Le 26 avril 2011, Rémi Louvradoux, cadre de France Télécom de 57 ans commettait un geste terrible en s’immolant par le feu devant les locaux de l’entreprise à Mérignac. Avant son suicide, il avait lancé plusieurs messages d’alerte à son employeur, ne supportant plus ses conditions de travail et ne comprenant pas son absence de promotion depuis 18 ans.
On déplore 25 cas de suicide chez France Télécom en un an et demi, mais France Télécom n’est que la partie émergée de l’iceberg. Renault, PSA, La Poste, le secteur bancaire et bien d’autres secteurs économiques, dont l’agriculture ont aussi connu des cas de suicide au travail.
Cette multiplication d’actes désespérés est révélatrice d’un malaise professionnel grandissant, d’une souffrance au travail qui se généralise. Trop de salariés souffrent, le plus souvent en silence, soumis à des objectifs inatteignables et à des méthodes de management qui les poussent à bout. Les salariés sacrifiés sur l’autel des profits se sentent dévalorisés.
Depuis les années 90, la pression au travail ne cesse d’augmenter. La charge psychologique s’est accrue et l’organisation même du travail a évolué avec la tertiarisation de l’économie. Le contexte économique, plus précaire, est aussi une cause. Avec les suppressions de poste et les réorganisations des services, on demande aux gens de travailler plus et à flux tendu. De plus, le management a évolué, il se fait aujourd’hui ‘ à distance’ avec la perte du dialogue démocratique et du lien social.
Les causes sont profondes, mais la France est le seul grand pays avancé ne disposant d’aucun programme sérieux de recherche sur les suicides, ou sur le travail, le stress et la souffrance au travail. Et personne pour étudier la profonde défaillance d’un management capable d’une si mauvaise gestion de crise du « facteur humain ».
EELV dénonce avec force cette détérioration des conditions de travail imposées par la logique du profit qui conduit à écraser l’humain, considéré comme machine à produire.
Chaque jour qui passe, l’organisation du travail accentue cette souffrance, et ce, dans tous les secteurs professionnels y compris l’agriculture, soumise aux dures lois du marché..
EELV s’associe à la famille de Rémi Louvradoux, et au comité de soutien qui ont décidé d’organiser, le 26 avril 2012 à 17h00, un rassemblement sur le site de Mérignac Pichey, afin de rendre lui rendre hommage et faire de ce jour une occasion de faire témoigner toutes les personnes touchées par ce geste de désespérance.
Soyons nombreux à ce rassemblement pour exprimer notre solidarité avec ceux qui souffrent au travail et affirmer notre volonté de remettre l’humain au centre des préoccupations économiques pour que cessent ces méthodes esclavagistes.
Au XXI éme siècle, travailler doit permettre de gagner sa vie, pas de la perdre !