Miné par une monoculture pas toujours respectueuse de l’environnement, le Médoc estuarien a besoin d’une urgente transformation de sa viticulture pour des raisons économiques, écologiques et sociales.
Depuis quelques années, les finances des collectivités locales rencontrent des difficultés en raison de la conjoncture. Pour réduire le chômage et dynamiser l’économie médocaine, certains investissements (aménagement des ports de l’estuaire, doublement de la voie ferrée, sécurisation de la 2015, infrastructures touristiques, …) deviennent urgents. Il est incompréhensible que les multinationales qui possèdent des propriétés viticoles en Médoc ne participent pas fiscalement à au finances municipales, départementales ou régionales. Il faut en effet savoir que les châteaux ne paient pas la Contribution économique territoriale (taxe professionnelle) comme les entreprises industrielles et commerciales.
Après des décennies d’une viticulture productiviste et polluante qui met en danger la vie des salariés viticoles et des riverains, il est temps de changer de pratiques culturales ! Partout où le terroir le permet, le bio doit être généralisé. Europe Ecologie Les Verts Médoc demande également qu’une étude précise (financée par les syndicats viticoles) soit menée sur les conséquences sanitaires de l’emploi des pesticides dans la vigne. Une fois les dangers démontrés, les écologistes proposent que la charge de la preuve soit inversée pour les propriétés ayant recours à des produits phytosanitaires dangereux. Les victimes des « chimistes » de la vigne doivent être reconnues et indemnisées. En particulier, nous soutenons le combat de Marie-Lys Bibeyran pour la reconnaissance du cancer de son frère comme une maladie professionnelle.
Récemment, sous prétexte de prévenir les averses de grêle, les « châteaux » abusent des canons en été privant les alentours de précipitations et causant d’indéniables nuisances sonores. Les châteaux ne doivent plus faire la pluie et le beau temps en Médoc.
Enfin, dernière évolution dommageable pour notre presqu’île, le marché du travail viticole a été complètement dérégulé. Les propriétaires viticoles ont de moins en moins de salariés et font majoritairement appel à des intermédiaires d’où une précarisation galopante des travailleurs du vin : pas de garantie salariale, pas de logement, conditions sanitaires déplorables, …
Pour éviter que ces « châteaux », souvent possédés par des banques, des compagnies d’assurance, des multinationales (Bouygues, Fiat, …), fassent entrer le Médoc dans une nouvelle féodalité, les écologistes médocains souhaitent une viticulture paysanne respectueuse de son environnement et du village qui l’accueille.
Les premières propositions écologistes pour une nouvelle viticulture en Médoc sont les suivantes :
- Réformer la fiscalité des entreprises viticoles en fonction de leurs bénéfices, augmenter leur participation au financement des collectivités locales.
- Lancer une étude d’impact des produits phytosanitaires utilisés dans la viticulture sur la santé des travailleurs et des riverains.
- Restreindre l’utilisation des canons à grêle pour éviter les nuisances sonores et le « détournement » continu des pluies d’été.
- En finir avec la précarité des travailleurs viticoles en taxant le recours à des prestataires de service ou aux CDD et en exigeant des conditions de vie (logement, alimentation, santé) aux travailleurs saisonniers.