Le 10 mai, se tenait l’ouverture officielle de la 12ème édition de la quinzaine du commerce équitable dans l’hémicycle du conseil régional. En présence de plus d’une centaine d’inscrits , le thème de la première table ronde était : Souveraineté alimentaire, crise écologique, accroissement des inégalités : Quelles contributions du Commerce équitable aux grands enjeux de société ?
Didier Mercier, Directeur général adjoint de l’Agence Française de Développement (AFD) nous a exposé les différentes actions par l’AFD en la matière : soutien à l’agriculture familiale, lutte contre le réchauffement climatique, améliorations de l’efficacité énergétique des bâtiments. Il a souligné que les préoccupations écologiques étaient de plus en plus grandes, d’où une activité de l’AFD accrue dans le domaine de l’énergie, de l’eau, de l’assainissement et de la biodiversité. L’AFD mène également des actions pour réduire les inégalités et agit pour un meilleur accès aux soins, à l’éducation, à la formation professionnelle ou encore dans le domaine des transports.
Marc Dufumier, Agronome, professeur émérite en agriculture comparée à l’AgroParistech et expert auprès de la FAO et de la Banque Mondiale, nous a parler de la nécessité de mettre fin à ce que certains appellent le « libre échange ».En effet, l’écart de productivité entre un agriculteur africain ou asiatique et un agriculteur français ou américain est souvent de 1 à 200. Alors qu’une femme cultive 1/2 hectare de riz à la main en Casamance, elle peut obtenir un rendement de une tonne à l’hectare par an .Un agriculteur français avec les tracteurs, les engrais et les produits phyto-sanitaires peut obtenir un rendement de 500T/ha/an. Ce qui fait un agriculteur 1000 fois plus productif. Si on tient compte uniquement de la valeur ajoutée, sachant que sur les 500 Tonnes 400 Tonnes sont considérés comme valeur perdues (ce qu’il a fallu comme engrais, carburant et produits phyto-sanitaires sont retranchés à la valeur ajoutée), il reste 100 T pour le français. Il y a donc 200 fois plus de travail agricole dans le riz de Casamance pour un prix identique sur le marché au Sénégal.Autrement dit les agriculteurs du Sud ont une rémunération 200 fois moindre que les agriculteurs Nord-Américain ou français. Marc Dufumier est pour l’aide publique au développement mais l’urgence est de mettre en place des droits de douanes pour assurer des rémunérations pouvant leur permettre de vivre décemment de leur production.
Pour Arun Chandra Amabtipudi (Membre du bureau du réseau de producteurs de
commerce équitable d’Asie et d’Océanie (NAP)), le commerce équitable oblige les producteurs du Sud à cultiver des cultures de rente et donc de faire de la monoculture. (café ou cacao ou sucre) la culture vivrière est abandonnée. Plutôt que de parler de sécurité alimentaire, il est plus juste de parler de sécurité nutritionnelle. 20 % de la population est mal nourrie pour cette raison. Il faut donc faire en sorte que les producteurs se partagent entre les deux types de culture pour assurer leur souveraineté alimentaire. L’avantage qu’il voit à la démarche du commerce équitable est que cela a permis l’organisation des producteurs.
Le thème de la deuxième table ronde était :
Stratégie RSE, agenda 21, achats responsables… :
Comment le Commerce équitable favorise-t-il des pratiques innovantes sur les territoires?
Animée par Christophe Roturier, Directeur délégué de Max Havelaar France
Christine Balian : Directrice du développement économique et de l’innovation au conseil
régional d’Île-de-France
Elisabeth Derancourt : Direction développement durable d’Elior
Pierre-Olivier Berniere : Responsable de la communication, direction du développement
durable du Groupe La poste
Les différentes actions menées nous ont été présentées, les freins rencontrés ainsi que la satisfaction à terme chez les clients, les salariés ou encore les membres des directions associées à cette démarche.