L’étalement urbain

En Europe, 75% de la population est urbaine. Et en vingt ans, la superficie des villes y a augmenté trois fois plus que la population. En clair, les villes se sont étalées. Or cet étalement induit non seulement une consommation excessive d’énergie, mais engendre aussi une pollution accrue de l’air et de l’eau. Il y a donc urgence à le maîtriser, ou du moins à en limiter les effets pour rendre nos agglomérations plus « durables ». Et des solutions existent ! Dans son livre vert sur l’environnement urbain, la Commission européenne a ainsi proposé dès 1990 de s’opposer au zonage des activités économiques et résidentielles, préconisant ce qu’on appelle la « ville des courtes distances ». De quoi s’agit-il ?

Dans une telle ville, les services de proximité (commerces, banques, crèches, écoles…) sont partout à moins de dix minutes à pied des logements, ce qui limite le recours à la voiture : on réduit ainsi les problèmes de pollution de l’air et les rejets de dioxyde de carbone. Mais ce concept d’appuie aussi sur un bâti densifié, qui permet de diminuer la consommation d’énergie des citadins : on sait par exemple que les besoins de chauffage d’un pavillon individuel sont de 30% plus élevés que ceux d’une maison de ville mitoyenne. La densification du bati a aussi pour effet de limiter la minéralisation des sols. Un avantage non négligeable quand on sait que cette minéralisation s’effectue au détriment de surfaces végétales, dans lesquelles les eaux de pluie ne peuvent plus s’infilter, d’où d’inévitables inondations !

 

Istres

On le voit bien. Les règles qui président au développement d’une ville sont lourdes de conséquences sur la qualité de l’air, la qualité de l’eau et de façon plus large sur la qualité de vie de ses habitants. Elles ont aussi, bien entendu, un impact fort sur les milieux naturels alentours. Dans la Crau, on évoque la possible diminution du niveau des eaux souterraines suite à la disparition de prairies. De bonnes raisons d’étudier de près les plans locaux d’urbanisme de sa commune (ex plans d’occupation des sols). Que ce soit lors de leur élaboration – une concertation avec le public est obligatoire pendant la phase d’études – ou après délibération – le projet est en effet soumis à enquête publique avant d’être approuvé.

A. L.-B.