L’irresponsabilité de Monsanto enfin sanctionnée

Ce lundi 13 février, le tribunal de grande instance de Lyon a reconnu la responsabilité de la société Monsanto dans l’intoxication d’un agriculteur charentais en 2004 par un puissant herbicide. Il s’agit d’une première en France.

Le 27 avril 2004, Paul François, un céréalier de Bernac (Charentes) aujourd’hui âgé de 47 ans, avait reçu au visage des vapeurs de Lasso, puissant désherbant produit par Monsanto, en ouvrant normalement la cuve de son pulvérisateur. Très rapidement pris d’une multitude de troubles physiques, l’agriculteur fut obligé d’interrompre son activité pendant près d’un an, avant de devenir le porte-parole des victimes des pesticides et d’obtenir en justice la reconnaissance de ses troubles comme maladie professionnelle par la Mutualité sociale agricole.

Paul François lança alors une procédure en responsabilité civile contre le numéro un mondial de l’agro-chimie Monsanto.

Le TGI de Lyon a reconnu aujourd’hui que la multinationale était bien responsable de l’intoxication de l’agriculteur. Monsanto devra donc indemniser l’agriculteur de la totalité de son préjudice.

C’est la première fois que la société Monsanto aura à payer des dommages et intérêts à une victime de ses produits. Monsanto avait pourtant tout tenté auprès des autorités françaises pour que l’herbicide Lasso ne soit pas retiré du marché français, alors qu’il avait été reconnu comme dangereux et interdit par plusieurs pays comme la Belgique ou le Royaume-Uni dès les années 90. Il aura fallu attendre 2007 pour qu’il le soit enfin en France.

Pour Europe Écologie-Les Verts, cette décision est une excellente nouvelle devant être amenée à faire jurisprudence. En effet, à l’image de Paul François, des milliers d’agriculteurs manipulent chaque jour en France des produits extrêmement toxiques et nombre d’entre eux déclarent parfois des maladies graves. Systématiquement, les fabricants de ces produits chimiques nient le lien pouvant être fait entre leur utilisation et les maladies dont sont victimes ensuite nombre de leurs utilisateurs. Et la France s’illustre souvent par son inertie face à des produits pourtant reconnus comme dangereux des années auparavant par certains de ses partenaires européens.

Plus que jamais, face aux pressions des multinationales qui font prévaloir leurs profits au détriment de l’intérêt général et des objectifs de santé publique, EELV en appelle au législateur pour enfin introduire dans le droit français la possibilité des « class actions », ou actions de groupe.

Celles-ci permettraient à minima aux citoyens de pouvoir essayer de se battre à armes égales avec de grandes firmes telles que Monsanto.

EELV demande également que le règlement REACH, censé garantir un niveau de protection élevé des consommateurs et de l’environnement sur l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne, s’impose de façon ambitieuse et efficace pour interdire de manière préventive des produits tels que le Lasso de Monsanto, quelles que soient par ailleurs les actions de lobbying opérées par les grands groupes pour pouvoir continuer à vendre en toute liberté de véritables « poisons » .

Par ailleurs, il serait temps que la charge de la preuve en matière de risque sanitaire soit inversée et qu’il appartienne aux grandes sociétés industrielles de démontrer de manière effective l’innocuité de leurs produits en cas d’accident.

Pascal DURAND,

Porte-parole

Europe Écologie-Les Verts

Solidarité avec le peuple grec, afin que le berceau de l’Europe n’en devienne pas son tombeau

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Europe Écologie-Les Verts demande à l’Europe d’entendre la révolte du peuple grec et de faire en sorte que la politique d’austérité ne repose pas sur ses seules épaules.
Après avoir soutenu pendant des années une politique de pure dérégulation libérale, encouragé un surendettement systématique notamment pour financer un budget militaire indécent, laissé les plus riches frauder en toute impunité, exonéré la richissime église orthodoxe de toute participation à l’effort national, le gouvernement et le parlement grecs, aux ordres d’une troïka – BCE, FMI et UE – qui en impose le rythme et les conditions, veulent faire peser sur les catégories sociales les plus fragiles, les salariés et les retraités, le poids d’une crise dont ils ne sont nullement responsables.

Alors que les députés grecs sont parmi les mieux rémunérés d’Europe, ils ont osé voter hier soir, pendant que le peuple manifestait sa colère, la baisse de 22% du salaire minimum, de 35% pour les jeunes, la suppression en 12 mois de 15.000 postes d’agents de l’Etat, ainsi qu’une baisse de près de 40% de leur rémunération, la baisse des retraites complémentaires, la réduction du budget de la sécurité sociale, ainsi que celle des politiques de remboursement des soins.

Le chantage honteux opéré par les institutions pour débloquer des aides financières vitales est à l’opposé de ce que l’Europe devrait porter : l’expression d’une totale solidarité avec un peuple en grande précarité et en totale détresse. Il en va de l’avenir de l’Union européenne et du respect de son pacte fondateur.

EELV demande à la France d’agir sans délai au sein de l’Union européenne pour que les politiques reprennent la main sur les financiers, qu’il soit mis fin à la spéculation sur la dette des Etats, que les traités soient modifiés afin que la BCE puisse prêter directement aux Etats au même taux qu’aux établissements financiers, qu’une fiscalité européenne soit instaurée, qu’une politique commune d’émission d’obligations soit mise en oeuvre, de même qu’une garantie européenne de non régression des acquis sociaux.

EELV marquera ce soir son soutien au peuple grec en participant à la manifestation qui se déroulera à 18h30 place d’Uruguay à Paris, lieu proche de l’Ambassade grecque et du bureau parisien du FMI. André GATTOLIN, Sénateur EELV, y prendra la parole au nom de l’ensemble des Parlementaires français et des Euro-députés écologistes.

Pascal DURAND,
Porte-parole
Europe Écologie-Les Verts

Civisme et nucléaire : la farce d’Henri Proglio

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La vague de froid que connaît notre pays vient nous rappeler une des principales fragilités du système électrique français : les pics de consommation. En France, le système électrique est particulièrement fragile en raison du développement sans équivalent du chauffage électrique.

Pour faire face à un tel dysfonctionnement, EDF et son PDG, Henri Proglio redouble de ridicule en appelant les français au civisme. Ainsi, à l’instar des épisodes caniculaires où EDF appelle à un usage modéré de la climatisation (!), aujourd’hui, en période de très grand froid, EDF et RTE appellent les concitoyens à modérer leur consommation électrique entre 18 et 20 h, soit la plage horaire où les besoins en chauffage sont particulièrement nécessaires.

Les déclarations d’Henri Proglio sont révélatrices des dysfonctionnements d’une politique énergétique sacrifiant l’intérêt général au bénéfice des actionnaires d’EDF. Cette attitude se révèle particulièrement cocasse lorsque M. Proglio appelle les français au civisme afin de remédier aux choix énergétiques désastreux menés par EDF et AREVA.

EELV demande de mettre fin à cette aberration tant économique, sociale qu’environnementale. Il faut sortir du nucléaire et de notre dépendance à cette énergie. Il est temps d’orienter notre politique énergétique vers un mix énergétique basé sur les renouvelables, en favorisant un rapprochement des lieux de production et de consommation, et en décrétant une vaste politique d’efficacité et de sobriété énergétiques.

Cécile Duflot, Secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts