Alors que la vérité se fait jour à Fukushima, les élus EELV interpellent l’Autorité de Sureté Nucléaire

Earthquake and Tsunami damage-Dai Ichi Power Plant, Japan

Les élus Europe Ecologie les Verts membres de commissions locales d’information (CLI) des installations nucléaires françaises dénoncent les silences des autorités japonaises sur le déroulé de la catastrophe de Fukushima et ses conséquences. Pour autant, les informations déjà vérifiées suffisent à dresser un bilan environnemental et sanitaire dramatique pour les populations. En France, ce bilan constitue un argument supplémentaire pour engager immédiatement une transition énergétique permettant la sortie du nucléaire, mais aussi un renforcement majeur de la sécurité des installations existantes dont l’arrêt et le démantèlement se dérouleront sur plusieurs décennies.   

Que s’est-il vraiment passé à Fukushima ?

Aujourd’hui, non seulement les réacteurs ne sont toujours pas sous contrôle et continuent à dégager des composants fortement radioactifs, mais il apparaît que la population a été gravement désinformée. Plus de 500 000 personnes vivent dans des zones fortement contaminées. La ville de Fukushima située à 60 kilomètres de la centrale n’a pas été évacuée. Pourtant les doses de radioactivité que reçoivent les habitants sont telles que les conséquences sur leur santé sont certaines. Quelques jours après l’accident, une première estimation pour la seule zone de Fukushima calculait déjà un risque de plus de 400 000 cancers supplémentaires.

Plus grave, plusieurs scientifiques reconnus apportent des éléments qui pourraient remettre en cause certaines explications données par les autorités japonaises et reprises par leurs homologues américains et français :

-          Des retombées d’uranium et de plutonium 238 ont été mesurées à des distances de 45 kilomètres des réacteurs de Fukushima ; a priori ces retombées ne peuvent résulter que d’une réaction de « criticité instantanée », désintégration radioactive et explosion d’assemblages d’un cœur de réacteur et/ou de combustibles stockés en piscine.

-          La piscine de stockage du combustible située dans le réacteur n°4, qui contenait un cœur de MOX récemment déchargé et 200 tonnes de combustible nucléaire, n’aurait pas été le siège d’une « explosion d’hydrogène », mais d’un incendie avec excursion nucléaire.

Ces informations ont été développées, témoignages et documents à l’appui, dans le documentaire « Enquête sur une super-catastrophe nucléaire » (NDR/Arte) diffusé le mardi 6 mars 2012.

Les scientifiques interviewés prennent cette hypothèse d’explosions résultant de réactions de criticité comme probable. Elle entrainerait des conséquences beaucoup plus graves que celles déjà constatées.

Aujourd’hui, c’est une part très importante du territoire japonais qui est contaminé en « tache de léopard »,  notamment parce que les particules de type Cesium 134 et 137 sont très volatiles. Les premières séries de mesures validées scientifiquement tendent à confirmer cette pollution radioactive très étendue. Des mesures indépendantes ont montré que des légumes issus de champs cultivés à plusieurs centaines de kilomètres de la centrale sont contaminés. Chaque jour, les 35 millions d’habitants de l’agglomération de Tokyo doivent consommer des aliments potentiellement contaminés et non contrôlés, sauf à exclure tous produits japonais…

L’IRSN, dans le rapport de M. Thierry CHARLES (CEA-IRSN) du 28 février 2012 avance avec précaution, (sans citer les sources qui ne sont en fait que celles de TEPCO), que les piscines des réacteurs n°3 et n°4 seraient en « état a priori correct (ruptures de gaines ?) ». L’interrogation de l’IRSN est bien la preuve de son incertitude sur l’état de ces piscines. De même, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n’a pas apporté de preuve qu’il n’y ait eu que des « explosions d’hydrogène ».

Le documentaire d’Arte est resté sans aucun commentaire de la part de l’ASN, de l’IRSN, et bien sûr d’AREVA fournisseur du MOX de Fukushima. Si elles se vérifient, ces informations changeraient la nature de l’accident de Fukushima. Les faits avancés sont suffisamment graves pour qu’ils exigent des explications sur l’état des connaissances de l’ASN sur les scénarios des explosions de Fukushima et les retombées de plutonium.

Raymond Avrillier, militant écologiste spécialiste du nucléaire, avait déjà demandé à l’ASN début avril 2011 de fournir les informations sur les scénarios de criticité instantanée, en particulier des réacteurs 3 et piscine 4, sans réponse à ce jour.

Les élus écologistes membres des Commissions locales d’Information (CLI) auprès des installations nucléaires françaises demandent à l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) de faire rapidement la lumière sur ces scénarios en lien avec les autorités japonaises. S’ils se confirmaient,  ce serait une grave mise en cause des autorités japonaises mais aussi d’AREVA, très présent à Fukushima.

Ainsi, la  catastrophe de Fukushima commence à apparaitre comme une « super-catastrophe » d’une technologie et d’un système dont la réalité et les conséquences dramatiques continuent à être cachées par le lobby nucléaire. La gestion de la catastrophe s’est clairement révélée défaillante. Et aujourd’hui, le vaste plan de décontamination des sols annoncé par le gouvernement japonais apparaît jour après jour comme une mascarade : il faudrait des dizaines d’années pour dépolluer les 30 millions de m3 de terre et de matériaux contaminés sans solution pérenne de traitement et de stockage.

En France, tirons toutes les conséquences de la catastrophe de Fukushima

Nous demandons une nouvelle approche des questions relevant de la sureté nucléaire des installations françaises. Dès à présent, deux points doivent-être totalement revus :

-          Il n’est plus possible de limiter les plans d’intervention et les exercices de sureté aux seuls périmètres des Plans Particuliers d’Intervention (PPI) de quelques kilomètres autour des centrales. Après la catastrophe de Tchernobyl, celle de Fukushima vient nous rappeler que la dispersion d’éléments radioactifs n’a pas de frontière. Il est aujourd’hui urgent d’élargir les périmètres des PPI et de travailler sur des scénarios incluant l’éventualité d’évacuation complète des plus grandes agglomérations françaises comme celle de Lyon (à 30 kilomètres de la centrale du Bugey) ou de Bordeaux (à 40 kilomètres de la centrale du Blayais).

-          Il n’est plus possible de travailler sur des scénarios seulement techniques liés principalement aux risques naturels : il faut intégrer le facteur humain. Dans les scénarios d’accidents majeurs étudiés par l’ASN, ce facteur humain n’est pas suffisamment pris en compte ni dans les causes possibles (défaillance humaine, risque terroriste, …) ni dans la gestion de crise (c’est-à-dire dans les capacités d’intervention en environnement très dégradé). Les simulations et exercices de sécurité sont totalement insuffisants. Pour se rapprocher d’une situation réelle d’accident, ils doivent changer de nature et d’ampleur : les intervenants extérieurs comme les pompiers ou la gendarmerie ne doivent, par exemple, pas être systématiquement prévenus, …

A Fukushima, nous savons déjà que les centaines d’intervenants au moment de l’accident ainsi que les 3 000 liquidateurs actuels ont été, et sont encore, exposés à de très fortes radiations, avec des conséquences certaines sur leur santé. Qui en France sera prêt à ce sacrifice en cas d’accident nucléaire ? Après les catastrophes de Tchernobyl, Three Mile Island et Fukushima, la transition énergétique, la sortie progressive du nucléaire et la sécurisation des installations jusqu’à leur démantèlement définitif, deviennent un impératif de civilisation.

Les élus Europe Ecologie les Verts membres de CLI auprès des installations nucléaires françaises.

Pour Europe Ecologie-Les Verts, il faut changer de modèle agricole

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Au moment où s’ouvre le salon de l’Agriculture, Europe Ecologie Les Verts se réjouit de l’initiative prise par de nombreuses personnalités, organisations et associations représentatives du monde paysan et rural qui demandent  une réorientation en profondeur de la politique agricole, dans une tribune parue sur le site du quotidien le Monde.fr ce 24 février.

La partie agricole du projet d’EELV intitulé « Vivre mieux : vers la société écologique »Â a été présentée et mise en débat avec l’ensemble des syndicats agricoles lors d’une convention nationale sur l’agriculture qui s’est déroulée le 3 février à Caen, en présence notamment d’Eva Joly, de José Bové, député européen et d’Anny Poursinoff, députée EELV.

EELV constate la totale convergence entre le projet agricole qu’il porte et les souhaits exprimés dans cette tribune.

EELV s’engage à porter fermement dans la nouvelle majorité qu’elle appelle de ses voeux, cette volonté de mettre en oeuvre d’urgence une réorientation de la politique agricole tant au niveau des échanges mondiaux, que de l’Europe, de la France et des régions.

Pascal DURAND, porte-parole EELV

Pour que l’arbitraire et l’injustice ne tuent pas Kader Adnan

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Depuis presque 60 jours, Kader Adnan, militant palestinien de 33 ans, est en grève de la faim pour protester contre sa « détention administrative » ainsi que celle de 400 autres palestiniens qui se trouvent dans la même situation.

Il est aujourd’hui dans un état très critique et sa vie est en danger.

Arrêté le 18 décembre dernier près de Jenine, en Cisjordanie, Khader Adnan fait l’objet d’une « détention administrative », mesure arbitraire qui permet l’arrestation des Palestiniens sans aucune charge ou procès pendant six mois avec la possibilité de la prolongation des délais.

« Cela fait des années qu’Israël recourt à la détention administrative pour enfermer des militants palestiniens sans les juger ni même les inculper », a déclaré Ann Harrison, directrice adjointe du programme Moyen-Orient d’Amnesty International, qui ajoute : « Les chefs militaires ont la possibilité de renouveler les ordres de détention plusieurs fois ; les détenus sont donc dans les faits susceptibles d’être incarcérés pour une durée indéterminée. Cette procédure constitue une violation de leur droit à un procès équitable, garanti par des dispositions du droit international qu’Israël est tenu de respecter. »

Europe Écologie Les Verts dénonce ces arrestations iniques et contraires au droit et demande aux autorités françaises et européennes d’intervenir sans délai auprès des autorités israéliennes pour exiger qu’il soit mis fin à cette pratique de « détention administrative » et obtenir, avant qu’il ne soit trop tard, la libération de Khader Adnan et de tous les autres détenus dans cette situation.

Europe Écologie Les Verts

Procès de l’amiante en Italie : vive l’indépendance du Parquet !

16 ans !  C’est la durée de la peine de prison que la justice italienne vient de prononcer contre les dirigeants de la société Eternit, qui, par leur incurie ou leur cynisme, ont entrainé la mort par empoisonnement de plus de 3 000 personnes.

Par un contraste saisissant, c’est exactement l’ancienneté des premières plaintes déposées en France, sur le drame de l’amiante, procédures qui n’ont, à ce jour, toujours pas débouché sur le moindre renvoi en correctionnelle.

Europe Écologie-Les Verts observe qu’en Italie la justice a suivi son cours avec efficacité grâce au travail d’un Procureur indépendant, Raffaele Guariniello, alors qu’en France où le Parquet dépend directement du pouvoir exécutif et se trouve soumis aux instructions directes de la Chancellerie,  ce dossier n’a pas cessé de voir son instruction ralentie, pour ne pas dire obstruée.

EELV, qui rend hommage aux milliers de morts et de blessés que ce scandale industriel a engendré, ainsi qu’à la ténacité et au travail des associations de victimes – telles l’ANDEVA et la FNATH – se félicite de cette première grande victoire judiciaire et espère qu’elle ouvrira la voie à une forte jurisprudence internationale.

EELV espère aussi que ce procès ouvrira les yeux de celles et ceux qui en France s’opposent toujours à la poursuite d’une instruction judiciaire autonome, à l’indépendance du Parquet, à l’ouverture aux victimes des actions de groupe, dites « class-action »,  et à une expertise sanitaire indépendante des lobbies industriels.

Le respect de ces règles simples constituerait, à l’opposé des discours sécuritaires et démagogiques, un progrès considérable pour le droit des victimes à une réparation juste et rapide de leurs préjudices.

Pascal DURAND,
Porte-parole Europe Écologie-Les Verts

L’irresponsabilité de Monsanto enfin sanctionnée

Ce lundi 13 février, le tribunal de grande instance de Lyon a reconnu la responsabilité de la société Monsanto dans l’intoxication d’un agriculteur charentais en 2004 par un puissant herbicide. Il s’agit d’une première en France.

Le 27 avril 2004, Paul François, un céréalier de Bernac (Charentes) aujourd’hui âgé de 47 ans, avait reçu au visage des vapeurs de Lasso, puissant désherbant produit par Monsanto, en ouvrant normalement la cuve de son pulvérisateur. Très rapidement pris d’une multitude de troubles physiques, l’agriculteur fut obligé d’interrompre son activité pendant près d’un an, avant de devenir le porte-parole des victimes des pesticides et d’obtenir en justice la reconnaissance de ses troubles comme maladie professionnelle par la Mutualité sociale agricole.

Paul François lança alors une procédure en responsabilité civile contre le numéro un mondial de l’agro-chimie Monsanto.

Le TGI de Lyon a reconnu aujourd’hui que la multinationale était bien responsable de l’intoxication de l’agriculteur. Monsanto devra donc indemniser l’agriculteur de la totalité de son préjudice.

C’est la première fois que la société Monsanto aura à payer des dommages et intérêts à une victime de ses produits. Monsanto avait pourtant tout tenté auprès des autorités françaises pour que l’herbicide Lasso ne soit pas retiré du marché français, alors qu’il avait été reconnu comme dangereux et interdit par plusieurs pays comme la Belgique ou le Royaume-Uni dès les années 90. Il aura fallu attendre 2007 pour qu’il le soit enfin en France.

Pour Europe Écologie-Les Verts, cette décision est une excellente nouvelle devant être amenée à faire jurisprudence. En effet, à l’image de Paul François, des milliers d’agriculteurs manipulent chaque jour en France des produits extrêmement toxiques et nombre d’entre eux déclarent parfois des maladies graves. Systématiquement, les fabricants de ces produits chimiques nient le lien pouvant être fait entre leur utilisation et les maladies dont sont victimes ensuite nombre de leurs utilisateurs. Et la France s’illustre souvent par son inertie face à des produits pourtant reconnus comme dangereux des années auparavant par certains de ses partenaires européens.

Plus que jamais, face aux pressions des multinationales qui font prévaloir leurs profits au détriment de l’intérêt général et des objectifs de santé publique, EELV en appelle au législateur pour enfin introduire dans le droit français la possibilité des « class actions », ou actions de groupe.

Celles-ci permettraient à minima aux citoyens de pouvoir essayer de se battre à armes égales avec de grandes firmes telles que Monsanto.

EELV demande également que le règlement REACH, censé garantir un niveau de protection élevé des consommateurs et de l’environnement sur l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne, s’impose de façon ambitieuse et efficace pour interdire de manière préventive des produits tels que le Lasso de Monsanto, quelles que soient par ailleurs les actions de lobbying opérées par les grands groupes pour pouvoir continuer à vendre en toute liberté de véritables « poisons » .

Par ailleurs, il serait temps que la charge de la preuve en matière de risque sanitaire soit inversée et qu’il appartienne aux grandes sociétés industrielles de démontrer de manière effective l’innocuité de leurs produits en cas d’accident.

Pascal DURAND,

Porte-parole

Europe Écologie-Les Verts

Félicitations à Pekka Haavisto, candidat des Verts finlandais

Europe Écologie Les Verts adresse ses plus vives félicitations à Pekka Haavisto, le candidat des Verts finlandais à l’élection présidentielle, qui vient d’obtenir 37,4 % au second tour face au candidat conservateur, M. Saulio Niinistö, doublant son score du premier tour.

Certes Pekka Haavisto n’as été élu . Mais celui qui fut, de 1995 à 1999, le premier membre d’un parti Vert à devenir ministre, a su devancer au premier tour l’ensemble des candidats des partis traditionnels, à l’exception de celui des conservateurs, larges vainqueurs des dernières législatives de juin 2011.

Il est aujourd’hui l’un des 10 députés Verts qui comptent également 2 ministres dans un gouvernement de large union nationale et des centaines de conseillers municipaux, surtout dans les grandes villes, telle Helsinki où les écologistes finlandais sont arrivés seconds avec 23,5 % des voix.

Pekka Haavisto a par ailleurs réalisé d’excellents scores dans les zones rurales du pays. La performance de Pekka Haavisto arrive juste un an après celle d’Antanas Mockus, candidat des Verts colombiens à la présidentielle de
2010, où il avait été le premier membre d’un parti Vert à accéder au second tour d’une présidentielle.

EELV se réjouit de ce résultat qui démontre un intérêt croissant pour l’écologie politique et renforce sa crédibilité.

Pascal DURAND
Porte-parole