Pascal Canfin, à la fois économiste et membre de la commission européenne des affaires économiques, Pascale Chiron et le député François de Rugy, membre de la commission des finances à l’Assemblée nationale, sont intervenus dans la soirée débat : » pourquoi la crise ? comment en sortir ? «
Devant une assistance de 200 personnes, les intervenants ont démontré que la crise était avant tout la conséquence d’une pensée politique dépassée, inégalitaire et favorable à la dérégulation économique.
Face au vain espoir de retour à la croissance par un énième plan de relance ou par une nouvelle cure d’austérité, les écologistes ont marqué leur singularité avec des réponses innovantes en rupture avec les partis politiques traditionnels.
« Les règles actuellement en vigueur pour réguler la finance sont insuffisantes pour prévenir les futures crises. Un contrôle accru et une meilleure supervision de la finance ne seront possibles qu’en réduisant la complexité des produits à superviser, en s’assurant une totale transparence sur les transactions boursières », a expliqué Pascal Canfin.
« Si on ne remet pas de la démocratie dans la finance, on aura demain encore plus de finance dans la démocratie » a insisté quant à lui, François de Rugy, qui présentait 3 points prioritaires pour répondre aux crises actuelles :
- Abolir les niches fiscales, qui constituent avant tout des dérogations minant le pacte social.
- Réduire le déficit public : par une sobriété du train de vie de l’Etat, une augmentation des impôts sur les hauts-revenus, mais surtout une réforme fiscale en fusionnant la CSG avec l’impôt sur le revenu tout en lui redonnant une progressivité par le haut.
- Revenir sur des choix stratégiques coûteux : suppression des subventions aux agro-carburants, arrêt du nucléaire, abandon de projets inutiles tels que l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
« Pour autant, la crise économique n’est qu’une des crises auxquelles nous devons faire face aujourd’hui », a ajouté Pascale Chiron, avant de conclure le débat :
« vouloir régler la crise sans prendre en compte les crises écologiques et sociales est tout simplement impossible car elles sont liées. Après un sommet social qui s’est révélé un sommet électoral pour le président, l’urgence est maintenant aux solutions crédibles. L’écologie présente des solutions durables, plus crédibles que le dogme néocapitaliste et son avatar keynesien qui ne fonctionnent plus. »