« Ce 22 avril 2012 en France, le Front National est bien trop haut : la gauche doit réagir sans compassion, et dénoncer la banalisation »
Comment comprendre qu’une grande part des membres d’une communauté humaine transforme sa colère en xénophobie, aspire au repli sur soi, au rejet de l’autre, à la fermeture des frontières, au nationalisme ? Comment interpréter le score toujours plus élevé du Front National, en nombre de votants, dix ans après le choc de 2002?
Nous formulerons ensemble, démocrates et républicains, de nombreuses explications: crise économique, souffrances sociales, pertes de repères dans un monde globalisé. C’est notre rôle que d’y répondre, avec des propositions et des actions politiques à la hauteur, en premier lieu l’éducation, la culture, et en urgence l’affirmation de notre engagement à soutenir un autre modèle économique que celui qui nous domine aujourd’hui. Car non seulement le monde de la finance, l’économie virtuelle, la spéculation sur les dettes publiques et les biens communs nous conduisent dans le mur du point de vue social et écologique, mais en plus ce système créé un sentiment d’impuissance et de révolte qui fait croître les reflexes fascisants. C’est la double peine.
Dans l’instant donc, si nous allons savoir expliquer le phénomène « Front National », il ne peut être question de l’excuser, de le banaliser.
Pour ma part je ne suis pas « légère » ce matin face à cette situation. Et je souhaite renvoyer chacun des aspirants à une société autoritaire, violente, sectaire et culturellement misérable à leur responsabilité.
Je ne les excuses pas, je m’opposerai de toutes mes forces à ceux qui se cachent derrière leur bulletin de vote « Front National » pour protester, par délégation. La haine est facile, bien plus facile que l’action pour résoudre les problèmes collectifs qui sont face à nous aujourd’hui. La haine est immédiate, médiocre, et lâche.
Le courage, c’est l’engagement pour le changement.