Rencontres de campagne : Lillykutty, militante indienne pour les droits de la terre, et le collectif 29 pour la souveraineté alimentaire

J’avais rencontré Rajagopal en 2006, lui aussi invité par Peuples solidaires, avant la première marche des sans terre organisé par Ekta Parisha, organisation indienne qui utilise l’empowerment pour faire surgir les revendications légitimes des innombrables paysans chassés de leurs terres au détriment de la sécurité et de la souveraineté alimentaire.

Pour faire connaître son mouvement et la marche qui devrait réunir en octobre 100 000 marcheurs, Lillykutty vient à notre rencontre et aborde le sujet dans un contexte mondial.

Son combat rejoint ceux d’autres luttes populaires, celles de la place Tahrir, d’Athènes, de Madrid, de Tel Aviv, de Dakar qui s’indignent des ravages du capitalisme financier. Justice sociale bafouée, accaparement des ressources naturelles, austérité imposée aux peuples, nient la créativité de la démocratie et maintiennent des modèles de développement qui font des milliers de victimes. Des régions Nord au Sud de la planète, si certains ont une croissance qui leur permet de consommer un peu plus, les inégalités sociales augmentent et les ressources naturelles s’épuisent. Les changements systémiques deviennent urgents, il faut qu’ils soient durables et équitables.

C’est dans ce contexte que Pascal Canfin entre au gouvernement : un mois tout juste pour préparer le sommet de la terre à Rio.

Nous savons son attachement à une finance débarrassée du diktat des banques et son engagement, avec Finance Watch, à une taxation des transactions financières qui contribuerait à un fond de soutien au développement en faveur des peuples et de l’environnement.

La réussite de cette première mesure pourrait en conditionner beaucoup d’autres : en se libérant de de la dérégulation qui profite essentiellement aux actionnaires des multinationales, c’est le système colonialiste qui changerait de contexte et se trouverait en danger.
La souveraineté alimentaire doit figurer dans les prochaines négociations internationales, les productions doivent être relocalisées, les aides européennes, internationales et nationales doivent être orientées vers l’agriculture familiale et paysanne durable et protégées de toute tentative de corruption.

Le système actuel a échoué : 3 milliards de personnes pauvres dont 2 milliards souffrant de malnutrition en sont les victimes des pays du Nord comme du Sud.

C’est l’affaire de toutes et tous, politiques, citoyens, ONG, mouvements comme Ekta Parisha ou Collectif 29 pour la souveraineté alimentaire, l’histoire doit changer, par l’indignation et l’action.