Sécurité des citoyens ou sauvetage d’un modèle industriel

Mise en demeure d’AREVA par l’Autorité de Sûreté Nucléaire : réaction de EELV Coutances

Une inspection surprise de l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui s’était déroulée en février dernier sur le site d’Areva la Hague a abouti à une mise en demeure de l’exploitant le 03 avril, rendue publique aujourd’hui. Ce dernier aurait 15 jours pour respecter les dispositions relatives au permis de feu, ayant pris en compte de façon insuffisante le risque d’incendie pour la sûreté de ses installations et montrant un « manque de rigueur notable dans l’application des dispositions pour limiter ce risque », selon l’avis de l’ASN.

Pour Marine Lemasson, conseillère régionale de Basse-Normandie siégeant à la CLI (Commission locale  d’information) de Flamanville et candidate aux législatives  « Cette mise en demeure d’Areva montre une fois de plus que les discours de sûreté absolue des installations nucléaires ne reflètent en rien la réalité. Quelques jours après l’incendie qui a eu lieu dans la centrale de Penly en Seine-Maritime, après les multiples déboires du chantier EPR, nous continuons de constater que l’industrie nucléaire souffre de grosses lacunes de sûreté et pourrait mettre en danger la population. A quelques jours de la commémoration de la catastrophe de Tchernobyl, cette situation est accablante. »

 

Faut-il le rappeler, avec 4 accidents nucléaires majeurs (un à Tchernobyl et 3 à Fukushima) survenus sur un parc mondial qui compte l’équivalent de 450 réacteurs ayant fonctionné durant 31 ans, il y a une chance sur deux que nous ayons à faire face à une catastrophe nucléaire dans notre pays – qui compte 58 réacteurs- dans les 30 prochaines années (1).

Comme le réclament désormais certains salariés de Fessenheim, il faut employer les financements pour sortir du nucléaire et fermer progressivement notre parc nucléaire vieillissant. Nous avons devant nous plus 25 années de développement économique dans le secteur de l’énergie : développement des renouvelables, sobriété et efficacité dans l’utilisation. C’est un enjeu industriel fort, non délocalisable et créateur d’économie. Cette sortie du nucléaire se doit d’être appréhendée socialement dès maintenant.