L’efficacité énergétique fait l’objet de discussions âpres à l’échelon européen. La France y prend une place « particulière » en étant le principal Etat membre qui cherche à saborder les ambitions de la Commission européenne et du Parlement.
La Commission Européenne, soutenue par le Parlement, souhaite rendre contraignant l’objectif d’efficacité énergétique du paquet « climat énergie ».
Une nouvelle directive prévoit l’adoption d’outils concrets, telle la réduction obligatoire des volumes pour les énergéticiens, l’obligation de rénover annuellement 3% du des bâtiments publics, etc…
Or, par différents artifices et des arguments fallacieux, la France cherche à vider le texte de sa substance, au point de mettre en danger le processus de discussion.
Le second enjeu porte sur le fonds européen FEDER – fonds européen de développement régional –. La Commission européenne propose le fléchage de 20% du prochain budget vers l’efficacité énergétique, ce qui est une proposition indispensable pour que l’Union Européenne atteigne ses objectifs. Plusieurs États membres, en tête desquels la France, ne veulent pas en entendre parler.
Pour Marine Lemasson, Conseillère Régionale de Basse Normandie déléguée à l’Énergie, et candidate aux législatives « ceci est scandaleux à plusieurs titres. Pour notre avenir, la réduction de l’émission des gaz à effet de serre est une nécessité vitale, afin de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement climatique. En terme d’économie, nous savons à quel point ces décisions de maîtrise et d’efficacité énergétique sont créatrices d’emplois durables et locaux, de gains de pouvoir d’achat et sont un levier indispensable de relance économique pour notre pays qui en a besoin. Nous ne pouvons nous payer le luxe de faire une fois de plus allégeance aux lobbys »
Pour Pascal Durand, Porte parole d’Europe Écologie – les Verts, « la position des négociateurs français à Bruxelles sur l’efficacité énergétique est inadmissible. Le gouvernement français devrait impérativement faire adopter par son administration une position conforme aux engagements souscrits par la France lors du Grenelle et de l’adoption du paquet Climat-Energie ».
EELV se désespère que sur un tel sujet d’intérêt général, le tandem Fillon-Sarkozy saborde le navire avant de le quitter.