Grand stade de rugby de Thiais : un miroir aux « alouettes » ? Nous vous invitons à en débattre le jeudi 31 mai 2012 à 20 h 30 à la salle de la Ferme de Grignon (111 rue du Pavé de Grignon), en présence de Marie Leclerc-Bruant

La plupart des élus de gauche et de droite du Val-de-Marne se mobilisent pour implanter à Thiais le projet du « grand stade » de la Fédération française de rugby (FFR). Ce projet est paré des plus grandes vertus : restructuration urbaine, emplois, visibilité du département… Aucune nuance, aucune question, ni ombre au tableau. Pour EELV, les choses ne sont aussi idylliques. Il nous semble nécessaire d’approfondir le débat sur ce projet.

Fin juin 2012, la FFR annoncera si elle retient ou non le site de Thiais. Quoi qu’il arrive la zone Senia est amenée à se transformer dans les années à venir du fait d’une création déjà engagée d’une zone d’aménagement concertée (ZAC). Nous vous invitons donc à échanger sur ce sujet de transformation urbaine qui vous concerne en regardant dans un premier temps le scénario où Thiais serait retenu pour la réalisation d’un grand stade. Nous pourrons par ailleurs élargir le débat à la vision de la ville du « futur ».

Notre territoire pourrait effectivement tirer avantage d’un tel stade, mais plusieurs points nous inquiètent :

Comment gérer le flux de véhicules ? Un stade de de 82.000 places dans une zone avec des routes et autoroutes fortement saturées. Quelles conséquences pour les riverains ? Aujourd’hui, tous les projets de transports en commun sont encore à l’état de projet (prolongement de la ligne 14 ou de la gare TGV).

Quelle sera l’implication financière des collectivités territoriales ? L’apport de la Fédération de rugby ne couvre pas la totalité du projet. La collectivité candidate doit mettre notamment à disposition le terrain. Il revient donc bien aux collectivités partenaires de se prononcer sur l’opportunité de ce projet.

Quelle concertation avec la population ? Depuis le début les discussions restent limitées à la Fédération française de rugby et aux collectivités locales (communes et Conseils généraux). En tout et pour tout, deux réunions publiques ont eu lieu à Thiais dans le cadre du lancement de la ZAC. Est-ce suffisant concernant un projet qui impactera la cadre de vie des habitants ? Le moins qu’on puisse dire aujourd’hui, c’est que nous avons une énorme propagande en faveur du stade et aucune concertation démocratique.

Quelle sera l’économie générale du futur stade ? Nous savons que le stade de Saint-Denis n’arrive pas à atteindre l’équilibre financier. En sera-t-il de même pour celui de Thiais ? Nous prenons le risque  de voir deux grands équipements franciliens en déficit chronique. Qui prendrait alors en charge ces déficits ?

Quelles seront les contraintes techniques ? Le projet originel ne répond pas aux contraintes techniques imposées par la proximité de l’aéroport d’Orly. Le projet sera-t-il remanié ? et alors, à quel coût ?

Tous ces éléments nous amènent à souhaiter dépasser la phase d’enthousiasme et de propagande pour aborder sereinement l’analyse du projet, en concertation avec la population. Nous avons d’ores et déjà demandé un vrai débat public, y compris après que la Fédération française de rugby ait pris sa décision. Cette concertation devra mettre à la disposition du public, val-de-marnais, essonnien et plus largement aussi francilien, l’ensemble des informations financières et techniques produites par le ou les maîtres d’ouvrage. Ce n’est qu’au terme d’une telle consultation que l’on pourra être assuré de l’acceptabilité sociale et environnementale de ce grand stade.