Quels arguments peuvent encore légitimer la poursuite du nucléaire ?

La Cour des comptes vient de produire un rapport sur le nucléaire intitulé « Les Coûts de la filière électronucléaire ». Celui-ci établit un diagnostic chiffré et précis sur le coût de l’énergie nucléaire.
En matière d’énergie nucléaire, nous, écologistes, réclamons avant tout un vrai débat public, transparent, et permettant d’aboutir à une décision éclairée. Ce rapport constitue un premier pas en ce sens…
Que dit ce rapport ? Que l’idée du « nucléaire pas cher » est une idée fausse…
En effet, le rapport indique que :
  • le nucléaire a déjà coûté à la France 228 milliards d’euros.
  • l’électricité produite par l’EPR de Flamanville, s’il voit le jour, sera plus onéreuse que celle produite par une éolienne.
  • pour prolonger la durée de vie des centrales il va falloir investir 50 milliards d’euros, qui s’ajoutent aux 10 milliards nécessaires pour mettre les centrales aux normes Fukushima.
A ces coûts s’ajoutent ceux du traitement des déchets, et du démantèlement des centrales nucléaires, coûts que l’on ne sait pas calculer précisément souligne la Cour des comptes (En 2005, elle avait estimé à 71 milliards d’euros, les provisions nécessaires au démantèlement des 58 réacteurs français….).
Ce rapport montre à quel point la France s’est engagée, avec le nucléaire, dans une voie « d’apprenti sorcier », ne sachant ni comment venir à bout des déchets sans nuire aux générations futures, ni comment financer son coûteux choix…
Comme le souligne Eva Joly « Dès aujourd’hui, un choix s’impose aux français : poursuivre sur un sentier ruineux ou bien s’engager dans la transition énergétique ».
Non seulement le nucléaire ne nous permet pas d’avoir une indépendance énergétique (nous sommes dépendants des pays producteurs d’uranium), non seulement, elle n’est pas une technologie sûre, mais ce rapport nous permet d’affirmer aujourd’hui que cette énergie n’est pas bon marché.
Quels arguments peuvent encore légitimer la poursuite du nucléaire ?