Publié le samedi 17 mars 2012 à 06h00LILLE / CITOYENNETÉ / NEclair
Le bulletin de vote, l’autre voix des pauvres
Les délégués élus pour rencontrer les candidats aux législatives ont reçu une cocarde, symbole de leur démarche citoyenne. Les délégués élus pour rencontrer les candidats aux législatives ont reçu une cocarde, symbole de leur démarche citoyenne.
Soutenues par plusieurs associations catholiques de Lille, des personnes vivant dans le dénuement sont allées à la rencontre de candidats aux législatives. Jeudi soir, salle Courmont, elles en ont fait le compte rendu.
JULIEN GILMAN > julien.gilman@nordeclair.fr
Pas question d’arriver la bouche en coeur et les mains dans les poches. Leurs rencontres avec des candidats aux législatives, les délégués les avaient préparées lors d’une première réunion avec leurs pairs, le 23 février. Par petits groupes, tous avaient planché sur les problématiques du logement, de la santé, de l’emploi ou de la culture, synthétisé la réflexion sur des affiches et désigné une dizaine de représentants. « Depuis 3 ans, l’association Magdala, le Secours catholique, la mission ouvrière, la Communauté du 28, la Joc (Jeunesse ouvrière chrétienne, ndlr) et la fondation Rodhain organisent une fois par an une soirée thématique pour permettre aux personnes en situation de précarité de s’exprimer, explique Valentine Cogo, responsable de Magdala. Cette année, vu l’actualité, le thème de la politique s’est imposé. » Des candidats lillois de tous les grands partis politiques ont été sollicités et quatre ont répondu à l’initiative, Hervé-Marie Morelle, candidat UMP dans la 1ère circonscription, Lise Daleux, candidate EELV dans la 11e, José Demeulemester, candidat Front de Gauche dans la 1èr e et Bernard Roman, député PS sortant de la 1ère et candidat à sa succession. « L’accueil a été bon, on a été écoutés, mais j’espère qu’on a surtout été entendus », avance Lydie, résumant un sentiment partagé par les délégués.
« Pour que la vie aille mieux »

Chacun leur tour, après avoir reçu une cocarde tricolore symbole de leur engagement, ils expliquent leur ressenti. « À certains candidats, on leur a remis les pendules à l’heure, car on est venus avec des thèmes écrits, forts, primordiaux, sur la santé, le travail… » retient Marie-Agnès. « On les a remis à l’heure de notre avenir, enchaîne Laurence, celui de tout le monde, de nos amis, des pauvres, pour que la vie aille mieux. » Les candidats, eux, ont tenté de convaincre. « Chacun expliquait qu’il était le meilleur », note Geneviève. Pas de quoi impressionner Thierry : « Je me suis dit que ce sont des gens comme vous et moi, accessibles. Ils ont des idées et ils essaient de les faire passer. » Ces personnes précaires soutenues par les associations catholiques de Lille ont pu exprimer leur message pour plus de « fraternité » et de « solidarité ». Mais la démarche en a aussi réconcilié certains avec la citoyenneté. « C’est par le vote qu’on pourra dire si elle a été utile ou pas », affiche Guillaume. Roger, lui, ne voulait pas être délégué. « Je n’ai voté qu’une fois, en 1975 , lâche-t-il, bravache. Mais là, ça m’a donné envie de me réinscrire. » Quant à Marie-Agnès, cette habitante de Lille-Sud a croisé l’un de ses voisins d’immeuble à la permanence de Lise Daleux. « Du coup, on va faire des trucs dans le quartier », précise-t-elle.

Reste à déterminer l’impact qu’ont pu avoir ces rencontres sur les candidats eux-mêmes. « On a été reçu parce que c’est le moment des élections, mais ce mouvement continuera-t-il ? s’interroge Geneviève. Ce serait une manière de ne pas être oubliés. » Jeudi soir, la porte de cette réunion était ouverte aux candidats. « Mais je leur avais précisé qu’ils ne pourraient pas prendre la parole », remarque Valentine Cogo. Aucun n’était présent salle Courmont.

A lire sur le site de Nord-Eclair en cliquant sur le lien : http://www.nordeclair.fr/Locales/Lille/2012/03/17/le-bulletin-de-vote-l-autre-voix-des-pau.shtml