Belle émotion, le 9 mai 2012, en compagnie des héritiers de la grande histoire Malaak SHABAZZ (fille de MALCOLM X) Mireille MENDÈS FRANCE (fille de Frantz FANON) et Nkosinathi BIKO (fils de Steve BIKO).
Cette initiative, nous la devons aux associations FORSEM, DiverCité, El Ghorba et Couleurs Café Crème. Hier soir, j’ai eu aussi une belle pensée pour les militants du collectif anti-apartheid qui partageait ses locaux avec l’association le GRAIN à St-Étienne, place Jean Jaurès. J’étais alors lycéenne et c’est dans ces associations que j’ai appris au début des années 80 ce que voulaient dire l’engagement et l’émancipation sociale.
Aujourd’hui plus que jamais il est essentiel de revenir sur les heures sombres de notre passé et retrouver l’énergie de ces combattants des Droits de l’Homme, contre les discriminations, le racisme, la peur et la haine de l’Autre.
Le 10 mai 2001 était adopté par le Sénat la proposition de loi de la députée de Guyane Christiane TAUBIRA, reconnaissant la traite et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. Cinq ans plus tard, le 10 mai devenait Journée Nationale des Mémoires de la Traite de l’Esclavage et de leurs Abolitions.
L’histoire esclavagiste et colonialiste fait partie des pages les plus sombres de l’Histoire de France. Plus que jamais, il nous faut continuer le travail de mémoire, le travail de l’histoire sur ce « passé qui passe mal ». Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons combattre le racisme, les préjugés dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyens ou de ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies. Il nous faut désormais, sous la présidence de François Hollande, abroger la loi du 23 février 2005, « portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés », vantant les aspects positifs de la colonisation et qui a reconnu la création de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie (article 3), dotée de plus de 7 millions d’euros !
Avec Pascal Blanchard et Nicolas Bancel, j’ai eu le plaisir de me plonger dans ces tristes pages de l’histoire lors de l’écriture de Lyon, capitale des outre-mers – Immigration des Suds & culture coloniale en Rhône-Alpes & Auvergne (éditions la Découverte). Cet ouvrage retrace notamment l’histoire des expositions coloniales, ces zoos humains qui ont ponctué les XIX et XXème siècle, à la gloire de l’empire (pour en savoir plus : http://www.achac.com/?O=153).
Léla Bencharif