La majorité a voté ce lundi, la loi de Certificat d’Obtention Végétal (dite COV). Cette loi est censée financer la recherche publique et combattre le principe de brevet végétal américain qui privatise les molécules. Ces objectifs sont louables, le problème c’est que cette loi condamne finalement les paysans à acheter leurs semences de céréales et de légumes au grands semenciers industriels ou bien à leur payer des royalties pour certaines variétés s’ils décident de les ressemer.
En effet, les grandes firmes semencières telles que Monsanto, Bayer, Limagrain ou BASF déposent ainsi leurs variétés sous la forme de COV et peuvent dès lors réclamer des droits sur leurs variétés de céréales ou de légumineuses. Dans certains cas, il est strictement interdit de ressemer, dans d’autres, le paysan peut le faire à condition de “dédommager” l’obtenteur.
Avec cette nouvelle loi, le législateur prive les paysans d’un droit historique, celui de ressemer leurs propres graines et de développer les variétés les plus adaptées au terroir et au climat local. Une biodiversité de variétés qui sont pourtant la fierté de notre agriculture et le résultat de recherches et de travaux sur plusieurs générations d’exploitants ici et là sur nos territoires. Il est scandaleux de voir aujourd’hui quelques grands groupes internationaux s’approprier le fruit d’un travail qui n’est pas le leur.
Plus localement, dans un département historiquement réputé pour ses semences, il est regrettable que les députés UMP de Maine-et-Loire aient cédé aux lobbies privant les paysans d’une pratique ancestrale garante de leur indépendance et de notre souveraineté alimentaire. Eux qui se disent défenseurs du monde agricole, et notamment M. Laffineur, bradent notre patrimoine commun et placent notre agriculture sous tutelle. Les écologistes continueront à s’opposer à cette loi, à échanger et planter des semences illégales. Ils s’attacheront surtout à rétablir un droit qui est essentiel.
Romain LAVEAU