Mon discours au meeting de la Halle Roublot, le 22 mai

Bonsoir à toutes et à tous,

Bonsoir aux militants et aux amis, socialistes, écologistes, aux élus, responsables associatifs, bonsoir à tout ceux qui nous ont rejoint ce soir à la Halle Roublot, je suis ravie de vous accueillir pour ce premier meeting des élections législatives !

Je veux remercier Jean Paul Huchon, président de la Région Île-de-France. C’est dans l’assemblée régionale qu’il préside que j’ai appris le travail parlementaire, que j’ai mesuré la difficulté à faire de la politique dans une Région de gauche avec un gouvernement de droite. Je veux remercier Esther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne. Elle porte dans ses combats politiques des sujets qui sont essentiels pour moi, comme son engagement dans la lutte contre les discriminations.

Leur amitié et leur soutien me sont très précieux. Merci.

Merci à Claire Lemeunier, ma suppléante, pour son engagement, son énergie, pour faire gagner la gauche !

Nous le savons, la victoire de François Hollande est un tournant significatif dont la France avait besoin, avait tant besoin. Le rejet de la droite et de sa politique désastreuse aux élections présidentielles est une victoire et un espoir pour l’avenir.

Nous pouvons espérer plus sereinement, avec pour président un homme qui ne bafouera pas les lois de la République comme elles ont été bafouées pendant ces cinq années. La gauche est au pouvoir, enfin.

Cependant, et nous le savons aussi, rien n’est jamais gagné. Il faut maintenant bâtir une nouvelle République, dont il faudra retracer les contours… Une nouvelle République exemplaire au coeur de laquelle nous devons donner aux citoyens une place qui n’est pas dérisoire, une place réelle, et une place au niveau local, ici dans nos villes comme ailleurs, avec l’importance qui leur est due. Nous devons nous soucier maintenant de tout ce qui a été si injustement oublié durant toutes ces années.

François Hollande a constitué avec Jean-Marc Ayrault un gouvernement très politique, qui s’est mis au travail immédiatement. Notre nouveau président et son gouvernement, si compétents et déterminés qu’ils soient, ne peuvent parvenir à mettre en œuvre les réformes urgentes sans une majorité présidentielle à l’Assemblée nationale.

Je suis la candidate de cette nouvelle majorité présidentielle, la seule candidate de ces élections législatives soutenue par celui que vous avez vous-mêmes élu, le 6 mai 2012.

François Hollande a besoin de ce soutien, la mobilisation doit continuer ! Si le changement ne se fait pas aussi à l’Assemblée, nos efforts pour enfin faire entendre nos valeurs de solidarité et d’ouverture auront été vains. Nous ne pouvons pas baisser les bras.

Rebâtir la République, c’est d’abord la reconstruire sur les bonnes fondations. Celles qui durent et permettent de retrouver la confiance. Cela veut dire bâtir la République sur une plus grande séparation des pouvoirs, sur une véritable solidarité, une plus grande ouverture pour une meilleure entente… C’est travailler pour faire de notre société un espace ouvert et accueillant où l’on combat le «chacun pour soi».

C’est aussi mettre au cÅ“ur de notre action politique l’écologie et le développement durable… Qui peut bien vouloir d’un monde en perdition, à la dérive, étouffé par les innombrables pollutions qui détruisent nos sols, nos océans, polluent l’air, provoquent des maladies graves? Qui peut encore vouloir d’un monde où les puissants écrasent les autres, où l’eau et les autres ressources naturelles sont l’objet de guerres atroces encore aujourd’hui ?

Je suis la candidate des écologistes et des socialistes, car nos valeurs convergent pour bâtir l’avenir sur le socle solide et nécessaire d’un développement plus durable et plus sûr ; cela passe par la révolution des transports, le rééquilibrage de la production française d’électricité en faveur des énergies renouvelables, la mise en œuvre de la transition énergétique qui est maintenant une urgence. Cela passe par une fiscalité plus juste et plus écologique. Et ce socle doit se fonder sur l’égalité des territoires.

L’écologie n’est pas un luxe, au contraire, elle est un passage obligé pour un avenir, plus juste, plus solidaire.

Et ce n’est pas un détail dans la crise que nous traversons, l’écologie apporte aussi des solutions pour mieux gérer les dépenses de l’État.

La construction d’un nouveau modèle économique, social et écologique est donc une nécessité. L’écologie politique et le socialisme portent la question de la justice sociale dans leurs fondements.

Je suis la candidate du rassemblement autour de ces valeurs de gauche.

Claire vous a parlé de notre mobilisation sur la question fondamentale de l’accès au logement. C’est dans nos villes un sujet majeur. Nombre de jeunes, de familles, de personnes âgées vivent cette dramatique crise du mal logement, ou du « pas de logement accessible » du tout.

Ce soir, j’ai choisi de vous parler particulièrement de la défense et du développement des services publics. Cette bataille, que je compte faire mienne si vous m’élisez votre députée, touche la nation entière. C’est la bataille contre les inégalités de santé dès la petite enfance, la lutte pour des soins hospitaliers de qualité accessibles  tous… Une bataille pour la formation des enseignants, contre la stigmatisation et l’abandon des élèves à l’école, contre la mort lente infligée aux  lieux de culture et de création artistique… Une bataille pour la tranquillité publique, pour la sécurité, pour une justice ayant toutes les capacités de remplir sa mission… C’est un grand chantier car la droite nous a laissé dans une situation dramatique.

Les réformes que nous devons mettre en oeuvre appellent une intervention publique efficace et rénovée, car la droite n’a eu de cesse de couper dans les budgets de fonctionnement et les dépenses d’investissement. La politique de la droite a été dictée non pas par l’intérêt général mais par la logique des marchés financiers. Elle s’en est pris aux services publics avec les privatisations comme celle de la Poste, les contre-réformes des cartes scolaire, judiciaire, hospitalière et militaire, les suppressions de postes, avec la Révision Générale des Politiques Publiques et ce principe de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans l’éducation, la police, la gendarmerie, l’hôpital, à Pôle emploi, etc…

Il faut rompre avec cette logique absurde qui aboutit à l’abandon de certains territoires par l’Etat. Tout cela sans faire aucune économie et en provoquant le désespoir des populations.

La défense des services publics se joue aussi à l’échelon européen… Après des années de directives sectorielles de libéralisation dans l’énergie, les transports et la poste, nous avons pu constater l’échec de l’ouverture à la concurrence des Services d’intérêt économique général. Un vrai débat doit être organisé pour la révision des choix politiques en la matière.

Ne rien faire dans ce domaine, ce serait encore une fois laisser les lobbies et les marchés financiers décider pour nous. Je ne l’accepte pas.

Aussi, la Fonction publique, mise à mal par les choix politiques de l’UMP, doit être réformée et revalorisée. Dès 2012, une négociation avec les organisations syndicales, les agents et les employeurs de la Fonction publique sera lancée sur tous les sujets : perspectives salariales, lutte contre la précarité, réforme des modes de nominations aux emplois supérieurs.

Toutes ces questions sont essentielles à la construction d’une République exemplaire.

J’ai besoin de vous, habitants de Vincennes, de Saint Mandé, de Fontenay-sous-Bois, pour aller dans ce sens, le sens de la nouvelle majorité présidentielle. Nous sommes 17 candidats aux législatives, c’est le record départemental… Il s’agit surtout d’un grand risque d’éparpillement politique ; il faut faire le bon choix.

La gauche n’a jamais été si proche de l’emporter,  il est temps de mettre un terme aux perpétuelles victoires de la droite aux législatives dans de cette circonscription ! Nous pouvons inverser la tendance et chaque voix comptera. Vos voix pèseront pour élire une nouvelle majorité présidentielle. Cette circonscription est donnée comme « incertaine » par les médias. C’est à nous de tout mettre en oeuvre pour gagner !

C’est difficile, car la perte de confiance dans l’action politique est grande. Dans mon quotidien d’élue locale, je rencontre le mal vivre, la souffrance, la misère, les discriminations. Quand je me suis engagée en politique, c’est contre cela que je voulais lutter, contre l’injustice, contre la ségrégation. Contre les idées porteuses de haine. Je n’ai pas changé.

Ces idées de division et de haine doivent être stoppées net.

Il ne faut pas se laisser berner par les appellations et les étiquettes, ou plutôt les « sans étiquettes », la droite reste la droite. Une droite radicale, populiste, qui défend des idées telles que la peine de mort, ou l’interdiction du mariage homosexuel, c’est une droite qu’il faut combattre absolument. Nous ne voulons pas de ces politiques  liberticides, sans aucune fraternité, aucune humanité.

Cette alliance de circonstance du député sortant avec une « sans étiquette » ne trompe personne. C’est un candidat de droite, issu de la Droite populaire, et comme les autres candidats de droite présents aux élections législatives, il est là pour faire perdurer le spectre Sarkozy. Attention, il faut faire front contre la droite qui a laissé le pays en ruines, il faut se mobiliser contre l’ultra libéralisme, qui n’a pas baissé les bras. Nous avons notre responsabilité, à notre niveau !

Pour redonner le pouvoir à la politique face aux marchés, pour protéger notre planète, pour protéger l’humanité contre ceux qui la détruisent en l’ignorant, pour construire une société de justice, d’égalité, je suis prête à vous représenter à l’Assemblée nationale. Nous avons gagné le 6 mai, nous pouvons gagner les 10 et 17 juin prochain.

Merci encore à vous tous, élus, militantes et militants associatifs, amis, d’être présents ce soir.

Merci à Esther et Jean-Paul.

Ensemble, nous allons gagner !