Le Réseau « Sortir du nucléaire » révèle des documents internes à EDF qui démontrent que l’industriel a des doutes sur la résistance de l’acier de 118 pièces de robinetterie qui pourraient brutalement rompre. Ces robinets font tous partie des circuits primaires de 31 réacteurs nucléaires 900 MWe. EDF a décidé en conscience de laisser fonctionner ces 31 réacteurs nucléaires malgré ce risque affectant la partie la plus critique d’un réacteur nucléaire : le circuit primaire qui assure le refroidissement du combustible nucléaire et comprend la cuve du réacteur. Le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce une grave mise en danger des populations et demande l’arrêt le plus rapide possible des 31 réacteurs affectés.
Pas besoin de séisme, de tsunami, ni même d’une erreur humaine pour provoquer la fusion d’un cÅ“ur de réacteur nucléaire en France. Des documents internes à EDF ont été fournis au Réseau « Sortir du nucléaire » par un certain Monsieur « Atome », agent d’EDF. Ces documents, accompagnés d’une synthèse, montrent que certains composants (robinets, clapets et vannes) du circuit primaire de 31 réacteurs de 900 MWé sont particulièrement sujets à l’usure due à la dégradation thermique des métaux et pourraient se rompre brutalement.
Dans les différents scénarios présentés dans les documents EDF, cette rupture brutale, si elle avait lieu sur certains robinets affectés par le vieillissement thermique [1] aurait pour conséquence une perte importante de liquide de refroidissement primaire. Même l’injection d’eau de secours ne pourrait pas compenser cette baisse du niveau d’eau dans la cuve du réacteur. Le cœur du réacteur ne serait plus suffisamment refroidi et commencerait à fondre. Dans le pire des scénarios accidentels, la rupture de la cuve surviendrait en moins de 90 minutes. Le personnel de la centrale assisterait alors, impuissant, à un accident majeur avec risque de contamination massive et rapide de l’environnement.
Alors que les documents montrent qu’EDF a parfaitement conscience du problème [2], le remplacement des 118 pièces concernées ne semble pas à l’ordre du jour. L’électricien prévoit une simple campagne de mesures des robinets qui s’achèvera… en 2015 !
Malgré ses beaux discours sur la sûreté nucléaire, malgré la catastrophe de Fukushima, EDF continue à privilégier les économies sur la sûreté nucléaire.
Cette révélation de vulnérabilité ne fait que s’ajouter à la longue liste des anomalies et défauts d’usure qui s’accumulent sur le parc nucléaire français [3]. La poursuite d’exploitation des réacteurs vieillissants nous condamne à vivre avec une épée de Damoclès pendue au-dessus de nos têtes, dont le fil ne cesse de s’amincir.
Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande la fermeture au plus vite des 31 réacteurs concernés, et appelle le futur président de la République à une prise de conscience en urgence du risque nucléaire.
Mercredi 2 mai, un militant de Greenpeace a survolé en paramoteur
la centrale nucléaire du Bugey, dans l'Ain, avant de s'y poser