Augmentation des effectifs par classe, dégradation de la formation des professeurs, diminution drastique des postes de remplaçants, dégradation de la prise en charge de la difficulté scolaire, enseignants mal formés et déprimés, rythmes scolaires inadaptés aux enfants, système d’évaluations dès la maternelle sélectifs et non formatifs : la situation de l’école dans le premier degré est catastrophique.
Plus d’élèves MAIS moins de profs, moins d’aide spécialisée, moins de moyens
Plus de 154.700 postes d’enseignants dans le premier et second degré ont été supprimés entre 2000 et 2011. Ces suppressions de postes se sont accélérées avec Nicolas Sarkozy au nom du principe de non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique.
Pourtant, les effectifs du premier degré se sont accrus depuis le début des années 2000 (+ 112.300 en douze ans).
La casse continue avec 14 000 nouvelles suppressions annoncées pour 2012. Les postes « variables d’ajustement » (remplaçants, enseignants hors de la classe…) ne pouvant plus être diminués, l’Etat s’attaque maintenant aux RASED (réseaux d’aide aux enfants en difficulté), le seul dispositif gratuit d’aide aux enfants en difficultés à l’école. Les réseaux font pourtant un travail considérable en prenant en charge plus de 250 000 élèves chaque année, et en soutenant les enseignants et les familles. Dans les Yvelines, ce sont 45 postes d’enseignants RASED qui seront supprimés en 2012.
En ce qui concerne les rythmes scolaires, la mise en place de la semaine de quatre jours en 2008 a eu de lourdes conséquences pour les élèves, avec la perte de deux heures d’enseignement par semaine, et dans le même temps le renforcement des programmes. La France est le pays européen qui compte le moins de jours travaillés pour les élèves, mais les journées les plus chargées. Ces rythmes scolaires sont très déséquilibrés et entraînent une grande fatigue des enfants.
Le constat de cette politique est lourd : la France reste un des pays qui amplifie le plus sur le plan scolaire les inégalités sociales avec une part croissante d’élèves en difficulté : 15% en 2000 contre 20% en 2009. Les tests PISA de l’OCDE montrent de plus des résultats français très médiocres. Enfin, les économies réalisées par les suppressions de poste sont dérisoires (400 millions d’euros).
NON à une école inégalitaire, sans projet éducatif à long terme, qui démobilise les enseignants, décourage les plus fragiles, et encourage la compétition et la concurrence dès le plus jeune âge.
OUI a une école qui fait confiance aux enseignants, qui donne à tous et toutes les moyens de se former à son rythme, en s’épanouissant.
« Une société qui sacrifie l’éducation de ses enfants est une société en perdition. »
Eva Joly 2012
Marie-Claude Bourdon