Je la connais bien, elle est discrète, elle a beaucoup survolé la France des rives de l’étang de St Quentin à l’Afrique en passant par les côtes vendéennes.
Avant de repartir, elle m’a confié ces quelques vers que je vous offre !
Du Pays de Voltaire
Où naquirent les miens
Près dela gente Arouet
Située au bord du Thouet
J’appris de mes anciens
L’art du persiflage,
Pour dire mille vérités
Sans flatteries et ambages
Je suis de cette famille
Oiseaux libres
Qui un jour vers les villes
Africaines prit son envol
Hirondelle de rivage
Avec mon Chevalier Guyette
Recherchant des vasières
Des arbres et des haies
Pour nicher et couver
Mes œufs si précieux
Et prendre soin
De toute ma couvée.
Je construisis mon nid
Entre Quentin et Louis.
Fuyant froidure hivernale
Revenant au printemps
Nicher près de l’étang.
Las après 40 années
A Quentin des Yvelines
Incertain notre avenir devenu
Dans cette contrée.
Les arbres sont coupés,
Les haies disparues
Les pelouses asséchées.
Par le béton vouée.
La ville gloutonne
Remplace plantain et pâturin
Par un temple païen
Où se donnent en spectacle
Des cyclistes cloitrés
Livrés dans les arènes
A une foule déchainée.
Car à tourner en rond
On peut perdre la boule.
Et voir trente six chandelles.
A faire des ronds dans l’eau
Glorifier le dieu béton
Pour avoir plus de ronds
Brûlant à qui mieux mieux
Les deux bouts de la chandelle.
Et gare aux chagrineux, aux rebelles
Aux empêcheurs de tourner en rond
On ponctionnera leurs ronds
Les jeux en valent-ils la chandelle ?
Les Romains le savaient
Car pour calmer les gueux
Du pain avec des jeux
Ils avaient inventés.
Les oiseaux de l’étang
Ont perdu l’habitat
Remplacés par les Grues
Tristes oiseaux de fer
Les cortèges d’engins
Aux moults décibels
Ont eu raison
du peuple migrateur
qui se fait la belle
Fuyons me dis-je
Fuyons à tire d’ailes
Avant de mourir en ce lieu
Où peu à peu s’éteint
Le chant des oiseaux libres.
Dame Héron