Des mots lourds de sens.

illustration du drapeau français avec au-dessus les mot liberté, égalité et fraternitéAlors que le président en exercice est sorti du bois pour repartir en campagne de séduction et de conquête, nous découvrons chaque jour des slogans et des mots d’ordre révélant les vraies intentions de celui qui aspire à conduire la politique nationale pour un nouveau quinquennat.

 

Ne pas se tromper d’intérêt

 

Nous connaissons tous la notion d’intérêt général et la plupart des responsables politiques s’en réclament. L’intérêt général s’oppose aux intérêts catégoriels. La personne qui s’en réclame n’est pas en situation de conflit d’intérêt et elle est censée tout mettre en œuvre pour l’intérêt collectif, le bien commun.  Cette fois, le terme utilisé n’est pas « intérêt général » mais « intérêt national » … Le choix est particulièrement pervers puisque rares sont les personnes qui feront la distinction entre les deux notions. Elles sont pourtant très différentes. « Intérêt national » renvoie à une notion étriquée, elle rappelle la « préférence nationale » de sinistre augure … exit l’humanisme, sans parler du rêve européen. Les relents de replis identitaires, voire de xénophobie ne sont pas loin.

 

Défendre la démocratie

 

Deuxième mot d’ordre : supprimer les « corps intermédiaires » pour que personne n’interfère entre « moi et le peuple » … Fantasme Bonapartiste qui en dit long sur les intentions de certains de rejeter la démocratie telle que les générations qui nous précèdent l’on construite petit à petit avec le rôle important des associations, des syndicats, des médias … toutes ces organisations qui structurent la société, permettent le débat, la pluralité des opinions et empêchent qu’un microcosme de dirigeants ne prennent le pouvoir pour défendre leurs intérêts.

 

Respecter chaque être humain

 

Enfin, « la France forte », troisième exemple de slogan de campagne, outre le nationalisme sous jacent, évoque plutôt, compte tenu des politiques mises en œuvre dans le quinquennat qui s’achève, la « France des forts », « la France pour les forts ». Exacerber la notion de force rappelle de bien tristes souvenirs de notre histoire contemporaine. Cela s’accompagne toujours, comme c’est le cas aujourd’hui, de la dénonciation des « vrais coupables » de la crise, les « boucs émissaires », ceux que l’on exclut car ils ne font pas partie de la communauté nationale ou qu’ils ne partagent pas la culture, soit disant supérieure, du pays.

 

Quelles valeurs pour quelle république ?

 

Nous ne pensions pas avoir un jour à dénoncer de tels travers. Nous pensions acquises un certains nombre de valeurs chèrement conquises, parfois perdues au cours du siècle dernier, enfin retrouvées dans la 2ème partie du 20ème siècle et faisant partie du contexte politique évident pour nos générations. Visiblement, elles sont encore fragilement implantées dans notre société et certains de nos dirigeants souhaiteraient les remettre en question.

 

Ainsi le scrutin présidentiel devrait se jouer sur le terrain des valeurs. Nous appelons à choisir les valeurs humanistes, le respect de toute personne humaine. Le triptyque républicain : Liberté, Egalité, Fraternité mérite encore plus que jamais d’être médité, partagé et vécu au quotidien.