L’intervention du Président de la république sur le remaniement ministériel et la politique étrangère n’est vraiment pas à la hauteur des événements.
L’affaire était entendue ! Michèle Alliot Marie était devenue un boulet ! Après les propositions d’aide de la police française au régime de Ben Ali, après son voyage dans le jet privé d’un oligarque tunisien et les bonnes affaires familiales dans ce pays, Madame la ministre incarnait le discrédit de la politique étrangère française. Son départ n’est donc pas une surprise. Mais son remplacement par Alain Juppé ne suffira à nous convaincre que la politique étrangère de la France va vraiment changer.
Nicolas Sarkozy reconnait enfin, mais bien tard, le caractère positif des révolutions arabes et l’espoir qu’elles portent.
Il justifie les relations avec les dictateurs parce qu’ils étaient des remparts contre l’islamisme, sans voir que ces régimes corrompus ont eux-mêmes nourri l’extrémisme.
Mais il oublie surtout que ce ne sont pas les relations d’état à état qui posent problème mais les véritables compromissions avec ces régimes qu’ont révélées les voyages de Michèle Alliot Marie ou de François Fillon.
Il n’y a eu dans l’intervention du chef de l’état aucune auto-critique sur les erreurs commises. Lui qui a déroulé le tapis rouge au délirant Colonel Khadafi pour lui vendre une centrale nucléaire, au mépris de toute règle de sécurité !
Depuis l’élection de Nicolas sarkozy, la politique étrangère de la France n’est plus portée par aucune valeur. Seuls comptent les contrats signés et les milliards pour les entreprises françaises.
Le jeu de chaise musicale du gouvernement ne change rien, une fois de plus.
En réalité l’intervention du chef de l’état était motivée surtout par des considérations politiciennes intérieures. Ainsi il n’a pas hésité à agiter un «risque migratoire» après les événement des pays arabes en se plaçant une nouvelle fois sur le terrain du Front national.
Jean-Louis Roumégas
Porte parole d’Europe Ecologie Les Verts
Europe Ecologie – Les Verts