Spéculation sur la dette française : la bombe à retardement du binôme Sarkozy/AMF

Alors que la France est dans l’obligation de financer des déficits importants sur le marché dans un contexte difficile puisque la BCE ne peut prêter qu’aux banques privées, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), garant du contrôle des marchés spéculatifs, autorise à partir du 16 avril 2012, un nouvel outil spéculatif : les contrats à terme sur la dette française. Ceux-ci, cotés sur l’Eurex, un marché des produits dérivés, permettront de spéculer sur la dette française avec une plus grande flexibilité.

Tout « investisseur » pourra désormais acheter ou vendre des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) pour des montants colossaux sans nécessairement détenir l’argent réellement. Avec des effets de levier de 20 autorisés sur la dette française, c’est le retour du casino boursier mais cette fois sur la dette souveraine avec la complicité des autorités de régulation française et de l’Agence France Trésor qui fait mine de ne pas être à l’origine de ce développement mais qui aurait tout à fait pu l’empêcher.

Pour Europe Écologie Les Verts, cette libéralisation est totalement inacceptable. Après les batailles menées au Parlement Européen pour limiter la spéculation sur les dettes publiques européenne via les CDS, l’introduction de nouveaux outils potentiellement nocifs est une régression porteuse de nouveaux risques.

Le temps n’est certainement pas à augmenter marginalement la liquidité des marchés ni à fragiliser un marché de la dette française déjà vulnérable. EELV s’interroge sur les motivations qui poussent l’AMF et son Président Jean Pierre Jouyet ainsi que l’Agence France Trésor et son Ministre de tutelle François Baroin à enclencher cette bombe à retardement en pleine campagne présidentielle.

A l’évidence, il s’agit d’une attitude irresponsable et d’un manquement à la « moralisation » des marchés financiers prônée par le président-candidat Sarkozy. EELV, soucieux de l’intérêt général, portera dans le cadre de la future majorité, l’interdiction de ces contrats à terme sur la dette française et réintroduira l’interdiction de toutes les ventes à découvert sur les marchés actions.