23 mai 2012
Avec Osez le féminisme pour une vraie parité lors des élections
L’exclusion des femmes demeure une réalité dans les instances de pouvoir: l’Assemblée nationale élue en 2007 lors de dernières législatives était à 81,5% masculine. Depuis 1988, sur les 577 circonscriptions, 413 n’ont envoyé aucune femme à l’Assemblée. Cette année, l’UMP n’a investi que 28% de femmes candidates aux législatives. Le classement de notre pays concernant la proportion de femmes parlementaires empire avec les années : la France est aujourd’hui à la 69eme place au niveau mondial.
Cette exception française et cette résistance de l’Assemblée Nationale, – institution pourtant emblématique de la démocratie représentative – incarne le fait qu’au-delà des équations individuelles, l’inertie d’un ordre sexué perdure. Celui-ci puise ses racines dans notre histoire, y compris démocratique : la citoyenneté à la française pensée par les Lumières fait encore de l’ombre aux femmes qui ont été exclues d’un universalisme en réalité masculin.
Leur sexe faisant d’elles des êtres d’instinct plus que de raison, elles ont été exclues de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, du suffrage universel, du Code civil… Il nous reste encore à mener un travail de désacralisation de ces principes, entamé par les mouvements féministes pro-parité des années 90.
En conséquence, le monde politique se caractérise encore aujourd’hui par un sexisme ordinaire, parfois inconscient. L’inclusion des femmes, telle que nous venons de le voir au sein du gouvernement, n’est ainsi pas contradictoire avec la persistance de leur exclusion du pouvoir. Il s’exprime par la désignation de candidates dans des circonscriptions « difficiles », voire « ingagnables », mais aussi par le fait qu’elles sont souvent choisies pour leur cumul de différence (sexe, origine réelle ou supposée , âge, affiliation associative, etc.) plutôt que pour leur engagement partisan. Elles sont donc moins autonomes par rapport à celui qui leur a fait la faveur de les choisir.
Enfin, cette mandature se clôt sur des tentatives de remise en cause de la parité. En atteste la réforme territoriale, qui, en remplaçant les conseillers généraux et régionaux par des conseillers territoriaux élus au suffrage uninominal, le mode de scrutin le plus défavorable à la parité, aura pour conséquence de faire reculer de manière spectaculaire les progrès accomplis depuis 2000 au niveau des collectivités locales.
Renaît, avec le renouvellement de l’Assemblée nationale, l’espoir de voir la parité progresser de nouveau. Nous, militantes féministes, nous, candidat-e-s aux législatives, nous, universitaires, nous voulons participer à l’ouverture d’une nouvelle ère de la parité. Pour y parvenir, nous défendons un renforcement des lois dites sur la parité. Afin que la sanction financière ne soit pas qu’incitative mais aussi contraignante, nous soutenons une suppression pure et simple de toutes les aides publiques aux partis qui ne respectent pas la parité des candidatures aux législatives. Afin de lutter contre la professionnalisation et la confiscation de la vie politique, nous défendons une limitation du cumul des mandats simultanément et dans le temps. Nous nous mobiliserons enfin pour que la constitution « garantisse » et non plus seulement « favorise » l’égalité, changement sémantique préalable à des mesures plus ambitieuses encore.
La question du partage du pouvoir ultime, le pouvoir politique, est centrale. Remettre en cause le monopole du pouvoir par la moitié masculine de la population n’est ni anecdotique, ni l’apanage d’une élite, ni un luxe outrancier en période de crise. C’est questionner le sens de notre démocratie, la place qu’occupe chacun-e d’entre nous et la manière dont nous voulons vivre et décider ensemble. Toutes et tous ensemble.
23 mai 2012
RESF demande un moratoire sur les expulsions
Suite à l’élection de François Hollande comme Président de la République, le Réseau éducation sans frontières (RESF) lui demande de décréter un moratoire sur les expulsions.
Nous soutenons cette démarche. Ce moratoire serait le moyen de marquer nettement la rupture avec la politique du chiffre qui multipliait les expulsions au mépris des droits humains les plus élémentaires et permettrait de donner le temps de penser une autre politique migratoire pour la France.
Pour en savoir plus, lisez le communiqué de RESF 63 au sujet du moratoire sur leur site internet : http://www.educationsansfrontieres.org/article42805.html
22 mai 2012
Sur l’abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel
Le 4 mai 2012, le Conseil constitutionnel a abrogé la loi sur le harcèlement sexuel.
S’il apparait nécessaire de clarifier le délit de harcèlement sexuel, conformément à la directive européenne de 2002 portant sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans la sphère professionnelle, cette abrogation ne met en place aucune alternative.
Le résultat est sans appel : des centaines de procédures vont être abandonnées. Ce sont autant de victimes qui se retrouvent démunies, alors même qu’elles ont souvent pris des risques personnels et professionnels pour oser briser le tabou du harcèlement sexuel.
Nous, écologistes mobiliséEs dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes, nous inquiétons vivement du vide juridique créé par la décision du Conseil constitutionnel et des dénis de justice qui vont nécessairement en résulter.
Europe Écologie Les Verts est signataire avec plusieurs autres organisations associatives, syndicales et politiques d’un communiqué dénonçant cette abrogation pure et simple et exigeant une nouvelle loi.
Les futurEs députéEs écologistes auront à coeur de travailler dès le début de la législature à cette nécessaire nouvelle loi qui devra s’inscrire dans le projet plus vaste d’une loi-cadre contre les violences faites aux femmes.
14 avril 2012
Spéculation sur la dette française : la bombe à retardement du binôme Sarkozy/AMF
Alors que la France est dans l’obligation de financer des déficits importants sur le marché dans un contexte difficile puisque la BCE ne peut prêter qu’aux banques privées, l’AMF – Autorité des Marchés Financiers – garant du contrôle des marchés spéculatifs, autorise à partir du 16 avril 2012, un nouvel outil spéculatif: les contrats a terme sur la dette française. Ces « futures » cotés sur l’Eurex, un marché des produits dérivés, permettront de spéculer sur la dette française avec une plus grande flexibilité.
Tout « investisseur » pourra désormais acheter ou vendre des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) pour des montants colossaux sans nécessairement détenir l’argent réellement. Avec des effets de levier de 20 autorisés sur la dette française, c’est le retour du casino boursier mais cette fois sur la dette souveraine avec la complicité des autorités de régulation française et de l’Agence France Trésor qui fait mine de ne pas être a l’origine de ce développement mais qui aurait tout a fait pu l’empêcher.
Pour Europe Écologie Les Verts cette libéralisation est totalement inacceptable. Apres les batailles menées au parlement Européen pour limiter la spéculation sur les dettes publiques Européenne via les CDS, l’introduction de nouveaux outils potentiellement nocifs est une régression porteuse de nouveaux risques.
Le temps n’est certainement pas à augmenter marginalement la liquidité des marchés et en ce faisant, fragiliser un marché de la dette française déjà vulnérable. EELV s’interroge sur les motivations qui poussent l’AMF et son Président Jean Pierre Jouyet ainsi que l’Agence France Trésor et son Ministre de tutelle François Baroin à enclencher cette bombe à retardement en pleine campagne présidentielle.
A l’évidence, Il s’agit d’une attitude irresponsable, et d’un manquement à la « moralisation » des marchés financiers prônée par le président-candidat Sarkozy. EELV, soucieux de l’intérêt général, portera dans le cadre de la future majorité, l’interdiction de ces contrats a terme sur la dette française et réintroduira l’interdiction de toutes les ventes à découvert sur les marchés actions.
Pascal DURAND,
Porte-parole
11 avril 2012
Raymond Aubrac, Résistant de la première heure à la dernière minute
Europe Ecologie les Verts a appris avec tristesse ce matin la mort de Raymond AUBRAC, résistant de la première heure à la dernière minute. Avec sa femme, Lucie, ils auront été, toute leur vie, des militants infatigables des Droits humains et de la liberté.
Victime de l’antisémitisme, grand résistant, co-fondateur du mouvement Libération, militant contre la guerre du Viet-Nam, sa vie a épousé la majorité des combats de notre siècle. La vie de Raymond AUBRAC n’est pas seulement une leçon mais également un message. Celui de la transmission de la mémoire et de l’esprit de Résistance aux générations futures. Le 14 juillet dernier encore, à la Bastille, il lançait un appel à une République libre, égale et fraternelle. Le meilleur hommage que nous pourrons rendre, toutes et tous, à Raymond AUBRAC c’est de porter à notre tour ses valeurs.
Europe Ecologie les Verts adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et ses amis et assure vouloir rendre vivant l’héritage qu’il nous a légué.
Cécile DUFLOT
Secrétaire nationale Europe Ecologie les Verts
5 avril 2012
Europe Écologie Les Verts salue la nomination d’Haïdar EL ALI au poste de Ministre de l’Ecologie et de la Protection de la nature du Sénégal
Haïdar EL ALI, qui compte parmi les écologistes les plus influents de la planète, vient d’accepter le poste de Ministre de l’Ecologie et de la Protection de la nature au sein du nouveau gouvernement de la République du Sénégal. Cette nomination intervient dans un pays qui vient d’insuffler un espoir démocratique qui fait événement en Afrique et dans le monde.
Haïdar EL ALI est un écologiste de terrain. Responsable de l’Océanium de Dakar, il a su associer les pêcheurs et les paysans sénégalais dans la lutte pour la préservation et la restauration des écosystèmes, condition du maintien durable de leur activité. De même, il a été parmi les premiers acteurs de la préservation de la mangrove, entraînant la replantation de 30 000 millions d’arbres.
Elu « Homme de l’année 2002″ au Sénégal, Haïdar EL ALI est reconnu pour sa détermination, sa sincérité et sa lutte contre toutes les corruptions. Il a d’ailleurs échappé à plusieurs tentatives d’assassinat.
Il y a quelques jours à peine, Haïdar EL ALI accueillait à Dakar, pour la première fois sur le continent africain, le congrès des Verts mondiaux. Cécile DUFLOT, secrétaire nationale d’EELV, Jean-Philippe MAGNEN, délégué à l’international, ont pu échanger avec lui sur les enjeux majeurs du développement économique durable et la création d’emplois verts, le changement climatique et l’énergie.
EELV apporte tout son soutien à Haïdar EL ALI, dans les politiques environnementales à mener d’urgence au Sénégal. Elles permettront d’agir sur le quotidien des Sénégalais et donneront en même temps un signe fort pour l’écologie, avec des répercussions positives à l’échelle internationale : lutte contre le pillage des ressources naturelles et leur gâchis, préservation des ressources halieutiques contre la surpêche… EELV sera présent aux côtés d’Haïdar EL ALI notamment lorsqu’en 2013 l’Europe réformera sa politique commune de la pêche.
À l’heure où la séquence présidentielle française subit la tentation d’escamoter l’urgence écologique, la nomination d’Haïdar EL ALI est une excellente nouvelle pour tous les promoteurs d’un monde durable, pour tous les défenseurs de la démocratie et de l’environnement.
Europe Ecologie Les Verts
3 avril 2012
Opération “vague verte” : 1 million d’Écologie Hebdo diffusés par les écologistes
Aujourd’hui, mardi 3 avril 2012, les militants Europe Écologie les Verts de la France entière lancent l’opération “vague verte” pour distribuer le million d’exemplaires de notre journal de campagne “Ecologie Hebdo”, un moyen de faire de la pédagogie pour convaincre de l’efficacité des solutions proposées par les écologistes.
Ne manquez pas l’album photo collaboratif de cette journée hors du commun ! (cliquez ici)
Téléchargez « Écologie Hebdo »
3 avril 2012
Non au coup d’Etat : redonnons un horizon démocratique et économique aux Malien/nes !
Le coup d’Etat militaire qui vient de survenir au Mali est extrêmement grave. Il semble rejouer une tragédie hélas classique en Afrique subsaharienne depuis les indépendances : un groupe de jeunes officiers s’estimant lésés par leur hiérarchie corrompue et trop peu soutenue par le pouvoir politique face à une rébellion en passe de déborder l’armée nationale, décide de prendre le pouvoir et de suspendre la constitution. Ces officiers sont regroupés au sein du « Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat » (CNRDR).
Depuis plusieurs mois, d’anciens leaders touaregs maliens ayant émigré il y a des années en Libye où le gouvernement de Mouammar Kadhafi leur avait confié des fonctions répressives, sont retournés dans leur région d’origine. Fuyant une Libye ayant changé de régime, ils ont emporté avec eux les armes lourdes acquises auprès du dictateur déchu et se sont réinstallés au nord du Mali, faisant régner un ordre armé qui s’est soldé par des attaques de villages ayant causé des dizaines de morts. Prenant conscience de leur force, ils ont réactivé la rébellion touarègue pour s’attaquer aux garnisons de l’armée malienne et lui causer des dizaines de victimes dans des conditions parfois atroces. Dans leur avancée, ces rebelles regroupés au sein du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) trouvent des alliances objectives tantôt avec les Touaregs islamistes d’Ansar Dine, tantôt avec les combattants d’Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) qui retiennent beaucoup l’attention des gouvernements occidentaux.
Les rebelles du MNLA ou d’AQMI ne représentent pas la population du Nord du Mali, qui n’aspire qu’à une vie pacifique – 200 000 personnes ont dû fuir leurs foyers pour échapper aux violences de ces derniers mois. Et en commettant leur coup d’Etat, les jeunes officiers du CNRDR ont lourdement porté atteinte aux institutions démocratiques d’un pays qui devait connaître son prochain scrutin présidentiel dans cinq semaines. Les actions de ces trois groupes traduisent néanmoins la tension liée à l’extrême précarité économique et sociale durement ressentie par la population d’un pays dont deux habitant/es sur trois vivent sous le seuil de pauvreté et qui figure au 178e rang sur 182 de l’Indice de développement humain des Nations unies.
Comment redonner un horizon économique aux habitant/es du Mali ? Voilà qui devrait être la principale préoccupation de la politique française et européenne dans la région, bien plus que la surveillance d’AQMI. Aider au développement de la part du vivrier dans les exploitations cotonnières et garantir aux producteurs de coton une redistribution de la valeur ajoutée pour obtenir un revenu minimum suffisant, inciterait par exemple les Malien/nes à se détourner des mouvements rebelles armés.
Face à l’urgence, Europe Ecologie les Verts condamne ce coup d’Etat militaire, appelle les parties en conflit à respecter les droits humains et à trouver une issue non-violente et négociée, réaffirme enfin son attachement au droit international ainsi qu’à l’ordre constitutionnel et à l’intégrité territoriale du Mali.
Cécile Duflot Secrétaire nationale EELV
Fadimata Toure pour le Parti Ecologiste du Mali
Catherine Greze Députée européenne pour le Groupe Verts/ALE au PE
2 avril 2012
Birmanie : la victoire de la non-violence, une leçon pour toute l’Asie
Europe Écologie- Les Verts se réjouit de l’élection d’Aung San Suu Kyi comme députée et celle de nombre de ses amis de la LND. Le parti démocratique a réussi à emporter ces sièges grâce à la volonté de liberté et de démocratie du peuple birman et ce, malgré les dernières résistances et les fraudes des plus conservateurs au sein du pouvoir militaire.
Cette victoire est avant tout celle de la stratégie de non-violence d’Aung San Suu Kyi, qui à l’instar de Gandhi ou Mandela, a su faire preuve de persévérance et de constance, mais également de réconciliation. Face à la dictature, cette patience a payé.
Désormais, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour la Birmanie. EELV appelle le régime birman à reconnaître la victoire de la LND et d’Aung San Suu Kyi et à les faire participer à un gouvernement oeuvrant pour une société plus juste, moins corrompue, dans une Birmanie qui retrouve la paix et des droits humains fondamentaux, un pays qui protège sa nature et ses ressources.
Nous appelons aussi la France à aider à cette transition démocratique en Birmanie. Le soutien tardif et relativement timoré du gouvernement français à ce processus encore fragile ne saurait par ailleurs faire oublier les exactions de Total en Birmanie, l’un des derniers grand groupe mondial à avoir contribué à la survie d’une des pires dictatures.
La France doit avant tout investir dans l’aide à la gouvernance, dans un pays qui a tout à apprendre en termes de vie démocratique, et faire en sorte que toute coopération économique soit conditionnée au respect de cette évolution démocratique.
Pascal DURAND,
Porte-parole
Europe Écologie-Les Verts
Jean-Marc BRULE,
Conseiller régional d’Ile-de-France, en charge des questions asiatiques