Un homme de 77 ans qui ne voulait pas laisser de dettes à ses enfants a mis fin à ses jours sur la place Syntagma à Athènes. Ce drame, symbole de la crise, suscite une vive émotion dans le pays. François Simon réagit.
C’était un homme.
77 ans, criblé de dettes, il se rend place Syntagma, devant le parlement et se suicide d’une balle dans la tête. un monde s’écroule autour de lui. Il s’écroule à son tour. Dans sa poche une lettre, une autre laissée à sa fille, il s’explique. Les restrictions budgétaires, décrétées par l’Etat grec, ont littéralement « réduit à néant sa capacité de survie qui dépendait de sa pension ». Ruiné, pauvre, « il se refuse à fouiller les poubelles pour se nourrir ».
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
N’ayant plus la force de résister, trop âgé, refusant un avenir sans espoir pour la jeunesse, une fin de vie indigne il a choisi de mourir, donnant à sa mort le sens de la révolte, pareil à Jan Palach, pareil à Mohamed Bouazizi..
Est-ce ainsi que les hommes meurent ?
Les contraintes imposées par les émissaires du FMI ou de la BCE, leur exigence de politique drastique de rigueur, l’utilisation comme « souffre douleur » de la Grèce et de ses habitants, exhibés comme mauvais exemples, mauvais citoyens, mauvais européens, tout cela a exténué, désespéré ses habitants. Le nombre de suicides a ainsi augmenté de 22% ; Les chiffres ne sont pas que la représentation d’un PIB ou d’un déficit. Ils mesurent aussi le degré de souffrance d’une population.
« La vie d’un homme est peu de chose à côté de votre sommeil,
La vie d’un homme est peu de chose à côté de votre confort
La vie d’un homme est peu de chose à côté d’un rapport à faire », chantait Maxime Le Forestier.
Et si c’était un homme, ce Vieux monsieur ?