J’ai reçu le courrier de l’association AVVV concernant la rocade EST et le COL, sur ces questions, Europe Ecologie les Verts s’est clairement prononcé, dans les différentes instances où il a des délégués (Conseil Général, Grand Lyon, Région) contre la construction de nouvelles infrastructures routières dans notre agglomération, que ce soir à l’Ouest (TOP, COL) ou encore plus à l’Est qui en est déjà quadrillé, comme j’ai eu l’occasion de le rappeler lors du débat du Progrès .- Concernant l’avenir de l’aéroport de Bron, vous trouverez ci dessous la déclaration que j’ai fait au conseil municipal de Bron du 3 février 2011 (puisque je suis conseillère municipale dans cette commune), où nous devions examiner la question du nouveau Plan d’Exposition au Bruit. A mon avis, vous le verrez, c’est la question de la pérennité d’un aéroport en pleine ville qu’il faut remettre en question.
L’Etat a mis en révision le Plan d’Exposition au Bruit de l’aéroport de Bron datant de 1977, pour l’adapter à de nouvelles dispositions réglementaires. Il soumet son projet pour avis aux collectivités, d’où notre délibération de ce soir.
Et chose rare, la ville nous propose de donner un avis défavorable à ce projet. Le Grand Lyon, qui doit se prononcer la semaine prochaine, entend donner un avis réservé.
Nous avons déjà évoqué ce dossier il y a un an, à l’occasion d’une révision du PLU. La mairie souhaitait déjà faire connaître son opposition aux hypothèses prises en compte dans le projet de PEB, à savoir une progression du trafic moyen (entre aviation d’affaires, aviation de tourisme et hélicoptères) de 2,4 % par an, faisant passer le nombre de mouvements, atterrissages ou décollages, sur l’aéroport de Bron de 70 000 en 2008 à 121 000 en 2030.
Est ce suffisant de vouloir stabiliser les trafics de l’aéroport, position qui nous est proposé par la majorité ? N’est pas l’existence même de cet aéroport qu’il faut remettre en question ?
Vous savez que les déplacements, dont le transport aérien en particulier, sont une composante majeure de la production des gaz à effet de serre. La production de GES liée au trafic aérien a augmenté, sur les dernières décennies, deux fois plus vite que la moyenne des émissions.
Pour dire les choses simplement, on s’accorde aujourd’hui à dire qu’un passager aérien sur un long courrier émet autant de gaz à effet de serre que s’il était seul en grosse voiture sur la même distance. Pour les vols domestiques, c’est à dire des distance moyennes de 500 km, ceux qu’assure un aéroport comme Bron, la situation est deux fois plus grave : un passager aérien sur un vol domestique émet autant de gaz à effet de serre, que s’il était seul au volant d’un petit camion sur la même distance.
Protection de la planète et développement des aéroports locaux sont donc des enjeux aujourd’hui absolument contradictoires.
Si on rajoute à cela la question du bruit, et des nuisances pour les riverains, évoquée dans la délibération, alors les questions à se poser sont les suivantes :
- un aéroport en ville, aujourd’hui, est ce vraiment sérieux ? d’autant que Saint Exupéry n’est pas si loin et que depuis 1977, notre aéroport, autrefois en plein campagne, est aujourd’hui complètement rattrapé par l’urbanisation…
- développer le transport aérien court courrier, est ce vraiment éco-responsable ?
Pour ma part, je répondrai non.
Et je rejoindrai l’avis défavorable proposé par la majorité, puisqu’il faut donner un avis de notre ville concernant le projet de PEB. Mais cet avis n’épuise pas le débat sur l’avenir de l’aéroport de Bron.