Propositions concernant les transports dans le Vignoble Nantais

EUROPE ECOLOGIE LES VERTS – ELECTIONS LEGISLATIVES 10è CIRCONSCRIPTION DE LOIRE-ATLANTIQUE

État des lieux

Rappelons que les transports routiers sont responsables de 40 % des émissions de gaz à effet de serre et que le Groupe International des Experts sur le Climat a indiqué dans son 4e rapport qu’une baisse de 50 à 80 % des émissions de gaz à effet de serre est nécessaire d’ici à quarante ans. Çà suppose d’y consacrer « seulement » 0,2 % du PIB mondial avec les technologies actuelles. C’est donc un choix tout à fait possible.

En second lieu, le Vignoble Nantais est le théâtre de pressions sans précédents autour de projets routiers :

  • contournement de la Loire-Atlantique entre Ancenis et St Philbert de Grandlieu, soit essentiellement une circulation de transit pour les transports de marchandises, avec un format prévu à terme de 2×2 voies.

  • Demi-échangeur pour desservir l’entreprise Castel, situation inédite en France où pour la première fois une seule entreprise sera desservie par un échangeur routier, au mépris du SCOT du Vignoble Nantais.

  • Projet de contournement-sud de la Vallée de Clisson réclamé à corps et à cris par le département de Vendée pour se ménager un accès à Notre Dame des Landes.

  • Raccordement de Clisson par barreau routier à l’autoroute, par la RD117

Problématique

 De tels projets mobilisent des centaines de millions d’euros sur de nombreuses années, autant dire qu’il s’agit de véritables choix politiques. En effet, il ne sera pas possible d’investir à la fois dans de nouvelles routes et dans des modes de transports alternatifs, moins consommateurs d’énergie et d’espaces.

Il apparaît légitime de mettre en place des contournements autour des bourgs et des agglomérations, tels Mouzillon ou Vallet. A condition de prévoir sur les cheminements libérés plus de place aux piétons et aux vélos.

Prévoir aujourd’hui des itinéraires à 2×2 voies pour le transport de frêt routier vient contredire tous les plus beaux discours des élus de tous bords sur l’urgence de lutter contre les gaz à effets de serre.

Y a-t-il vraiment saturation de nos routes aujourd’hui en-dehors des agglomérations du Vignoble Nantais ?

L’axe Ancenis-Vallet compte 5000 véhicules par jour, soit l’un des moins importants de Loire-Atlantique. Nous savons désormais qu’il s’agit de construire à terme une 2×2 voies pour les camions de transit.

Il ne sert à rien de prévoir une 2×1 voies sur une emprise foncière d’une 2×2 voies, car l’impact sur les terres agricoles et naturelles est similaire.

Cette route, si elle voit le jour, compte desservir l’aéroport de Notre Dame des Landes, dans le cadre d’un « super-périphérique » permettant aux frêt routier national d’y avoir un accès facilité.

Par ailleurs, les pressions viennent de certaines entreprises (qui menacent de déménager) et certains élus (apeurés de voir partir ces entreprises autour de NDDL) ; or, le temps entre la décision d’un projet de route et la réalisation de la route est de l’ordre de dix ans. Çà ne correspond pas aux besoins desdites entreprises.

Enfin, soulignons le malaise d’expression démocratique existant dans le Vignoble Nantais. De nombreuses associations locales se sont créées, la plupart du temps spontanément : l’urbanisation des espaces et la culture de la vigne s’accommodent mal avec le bitume et le bruit. Quand on y regarde un peu plus près, construire de nouvelles routes pose problème à de nombreux acteurs locaux. L’environnement naturel et la qualité de notre air seraient gravement menacés bien sûr, mais également de grandes parcelles du vignoble AOC du Muscadet de Sèvre et Maine, la qualité de vie et le tourisme vert, la valeur de nombreux biens mobiliers.

Propositions

Faire circuler les marchandises par le rail

Pour alternative au transport de marchandises, le frêt ferroviaire doit être étudié sérieusement à travers un projet de plateforme de proximité desservant le Vignoble Nantais, reliée à une plateforme dans l’agglomération nantaise. Plusieurs entrepreneurs locaux nous ont fait part de leur volonté d’utiliser ce type de transport pour leurs marchandises, reste à convaincre la SNCF et les élus…

Pouvoir aller au travail et circuler autour de chez soi sans la voiture

Pour alternative au transport de voyageurs, le tram-train du Vignoble Nantais doit se situer au cœur d’un maillage de transports collectifs. Clisson étant la première gare TER de la région (2200 voyages/jour en 2010), la halte ferroviaire de Gorges et le développement d’un réseau de co-voiturage sont à prioriser.

Par ailleurs, une rocade de transports en commun devra être construite autour de Nantes et des bus rapides permettront de desservir les communautés de communes de Loire-Divatte, Vallet et le secteur Géneston-Le Bignon-Montbert.

La circulation des piétons et des vélos doit être sécurisée, développée et doit favoriser la vie économique, touristique et culturelle des centres-bourgs.

Avoir une pensée moderne pour faire circuler les biens et les personnes

Tout projet routier devra calculer son empreinte écologique, son bilan carbone et les compensations à prévoir. En effet, sans offre de transports publics, les projets routiers allongent de fait le trajet domicile-travail. Il faut donc favoriser la circulation des personnes dans leur bassin de vie en prenant en compte l’augmentation du coût des carburants fossiles.

Le schéma routier départemental véritablement daté de 2006, basé sur un plan de développement digne des années 70, doit être révisé dans le cadre d’une concertation publique et dans le respect des règlements d’urbanisme contraignants.

Franck Nicolon

Le 1er juin 2012