Le Mouvement des jeunes socialistes s’était prononcé en faveur d’une «sortie du nucléaire» en septembre dernier. Fanny Dubot et Wandrille Jumeaux,secrétaires fédéraux des Jeunes écologistes, s’interrogent sur son silence alors que François Hollande a annoncé souhaiter «poursuivre la construction de l’EPR» de Flamanville.
Chère Laurianne Deniaud (présidente des MJS), cher(e)s jeunes socialistes,
Les Jeunes écologistes, mouvement de jeunesse de l’écologie politique, ont constaté depuis quelques mois une évolution de vos positions publiques sur l’avenir énergétique de la France. Alors que votre mouvement se rangeait traditionnellement derrière le discours dominant des nucléocrates, vous avez courageusement commencé à reconnaître que la seule orientation durable pour notre pays est la sortie du nucléaire et la transition énergétique.
Ainsi, en juillet dernier, vous dénonciez la poursuite de la construction de l’EPR de Flamanville –au bilan humain et économique catastrophique– et réclamiez la réorientation des fonds publics de recherche vers le développement des énergies renouvelables.
Le 12 septembre 2011, jour de l’incident sur le site de Marcoule, vous exigiez même un plan de sortie rapide du nucléaire.
En tant qu’écologistes, nous nous sommes réjouis de vous voir rejoindre nos positions.
La sortie rapide du nucléaire et la transition énergétique constitue en effet la seule solution viable pour réduire les risques inhérents à cette technologie, diminuer la consommation électrique par la sobriété et l’efficacité énergétique et créer des milliers d’emplois durables par le développement des énergies renouvelables.
Cependant, nous regrettons l’absence de réaction de votre part à l’heure où le candidat désigné par le Parti socialiste annonce vouloir poursuivre la construction de l’EPR et refuse d’envisager sérieusement la sortie du nucléaire.
Alors que vous avez prouvé que vous aviez un temps d’avance sur ces positions archaïques, il est de votre responsabilité de faire entendre votre voix auprès de François Hollande.
A l’heure où les écologistes se voient opposer une fin de non recevoir, nous espérons qu’il sera plus sensible aux arguments d’une génération de jeunes socialistes résolument tournée vers un avenir sans nucléaire.
Nous n’imaginons pas une seule seconde que vous ne partagiez pas notre conviction que la sortie du nucléaire doive être engagée dès 2012. Nous avons déjà perdu assez de temps.
Nous le savons, convaincre vos aînés ne sera pas chose simple. Mais à la veille d’un rendez-vous historique pour la gauche, nous ne doutons pas que votre courage politique soit à la hauteur de vos ambitions.
Amitiés militantes,
Fanny Dubot et Wandrille Jumeaux.
Publié par Médiapart (15 novembre 2011)