Le 6ème forum mondial de l’eau a eu lieu à Marseille du 12 au 17 mars. Ce forum était organisé par le Conseil Mondial de l’Eau, organe des sociétés transnationales et de la Banque Mondiale qui prétend s’arroger la gouvernance mondiale de l’eau.
Je me suis donc rendue à l’alter forum (FAME) qui regroupaient associations, syndicats, mouvements politiques et citoyens revendiquant la reconnaissance de l’eau comme bien universel.
J’ai pu porter, en tant qu’écologiste, les volontés suivantes :
- que les États du monde, via l’Organisation des Nations-Unies, reconnaissent que l’eau est un bien commun partagé nécessitant une gestion publique en concertation avec les citoyens. La reconnaissance de ce statut de bien universel implique l’impossibilité de le considérer comme une marchandise, et par conséquent d’en tirer de quelconques bénéfices.
- que le droit universel d’accès à l’eau potable ne reste pas un simple souhait et que l’aide internationale soit quantitativement et qualitativement orientée vers le développement des infrastructures d’assainissement et des installations sanitaires de base.
- que le principe de subsidiarité soit appliqué dans la gestion publique et citoyenne des ressources en eau, l’échelle régionale étant le plus pertinente pour s’adapter aux contraintes des populations et de l’environnement local.
- que la lutte contre le réchauffement climatique devienne enfin une priorité et que les modes de production moderne soient reconsidérés afin de limiter leurs effets dévastateurs sur les ressources en eau disponibles et son cycle de renouvellement. La préservation de ces ressources est en effet indispensable à la survie de l’humanité et de la biodiversité sur Terre.
- que les perspectives et réflexions liées à la gestion de la ressource en eau soit regroupées au sein d’une Organisation Mondiale de l’Eau gérée démocratiquement et reconnue par les instances internationales comme regroupant l’ensemble des acteurs concernés par la question (citoyens, parlementaires, représentants des États, mouvements associatifs, scientifiques, etc).
Là se situent les conditions de sa légitimité et la garantie que l’intérêt général sera prioritaire sur toute autre considération. Cette organisation travaillerait en cohérence étroite avec l’Organisation Mondiale de l’Environnement dont les écologistes réclament par ailleurs la création.