Mercredi 4 avril, je participais à un débat sur la jeunesse et l’enseignement supérieur organisé par l’UNEF (syndicat étudiant) de l’IEP de Lyon. Chaque intervenant devait mettre en avant les propositions du candidat ou de la candidate de son parti.
A part l’UMP qui s’est décommandé à la dernière minute, les principaux partis étaient représentés. Le FN n’avait pas été convié. J’ai donc débattu aux côtés de Thierry Philip (PS), Rosalie Kerdo (Modem) et Elisa Martin (Front de Gauche).
Cela fut pour moi l’occasion de rappeler devant un public concerné notre conception de la jeunesse et notre vision de l’enseignement supérieur, dont voici les grandes lignes :
Jeunesse
Face à la situation d’urgence sociale dans laquelle ils se trouvent (chômage massif, précarité croissante, difficulté à trouver un logement et à accéder aux soins ou à la culture), beaucoup de jeunes doutent de leur avenir mais aspirent à l’autonomie pour prendre leur vie en main. C’est pour répondre tant à cette urgence qu’à leurs préoccupations sur le long terme, que seront élaborées les bases d’un droit à l’autonomie pour les jeunes, autour du principe : “un jeune, un projet, un revenu”.
- « Un jeune, un projet, un revenu ». Pas de jeune sans solution : par l’action concertée de l’État et des régions, chaque jeune s’inscrira dans un projet : formation professionnelle, études, réinsertion, service civique, mobilité européenne, etc. Il bénéficiera pour cela d’un revenu d’autonomie, soit sous la forme d’une allocation d’étude rénovée, soit par l’accès à un revenu minimum d’insertion de 600 euros.
- Les stages seront régulés (droit du travail, protection sociale) et la rémunération des stagiaires portée au minimum à 50 % du SMIC. Cette avancée contribuera à mettre fin à la précarisation de l’emploi des jeunes, et à refaire du stage et de l’alternance une étape vers un emploi stable.
Vie Étudiante
Les étudiants sont nombreux à devoir travailler en même temps que leurs études pour faire face à la crise du logement et à la hausse incessante des frais d’inscription. Ils se retrouvent alors en difficulté dans leur cursus universitaire et décrochent petit à petit. Pour éviter cette situation et améliorer la vie étudiante, nous proposons :
- Le développement des éco-campus : 70 000 rénovations et 50 000 nouvelles chambres éco-conçues, développement de l’alimentation bio et équitable, accès aux activités sportives et culturelles, etc.
- Une génération ERASMUS étendue, en favorisant la mobilité internationale des jeunes, lors de la formation autant que de l’orientation. L’objectif de 30 % d’une classe d’âge ayant passé au moins six mois à l’étranger sera fixé.
Enseignement Supérieur
En matière d’Enseignement supérieur et recherche, la droite n’a jamais annoncé clairement de vision stratégique, si ce n’est celle d’une compétition mondiale lue au prisme déformant du classement de Shangaï. Les écologistes ont une vision de l’ESR aliant ouverture et démocratie. Nous proposons :
- Un temps de réflexion associant étroitement les personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur, les étudiants, mais aussi des citoyens et des associations, qui devra déboucher, 30 ans après ceux de 1982, sur de nouveaux états généraux de l’ESR : il ne s’agit pas de passer à marche forcée une réforme de grande ampleur, comme cela avait été fait avec la LRU
- La création de plusieurs centaines de postes statutaires pour l’automne 2012, autant pour les enseignants, enseignants-chercheurs et chercheurs que les personnels Biatoss, marquant le démarrage d’un plan de résorption de la précarité qui s’étendra sur la mandature, la progressivité étant nécessaire pour assurer la richesse du vivier de recrutement et limiter les effets d’accordéon démographique. Les crédits prévus pour des CDD pourront être réaffectés au financement de cette mesure, en réduisant considérablement la portée budgétaire
Fanny Dubot.
Pour en savoir plus : http://recherche-enseignementsup.eelv.fr/