Inactifs aujourd’hui, radioactifs demain…

Inactifs aujourd’hui, radioactifs demain…


Aux premiers jours de mars 2011, nous ne savions rien de Fukushima.
Le 11 mars, quelques minutes suffiront pour apprendre à écrire son nom, le prononcer, le crier. La tragédie soudain s’appelait Fukushima.

Inactifs aujourd’hui, radio-actifs demain

Scotchés à nos écrans et aux fils d’information, nous avons passé des nuits et des jours à essayer de comprendre l’enchainement de l’horreur dans la 3e plus grande puissance économique mondiale : séisme, tsunami monstrueux, accident nucléaire majeur, villes rayées de la carte, terres envahies, 19 000 morts et, aujourd’hui encore, près de 350 000 personnes réfugiées dans des logements provisoires.
Inactifs aujourd’hui, radio-actifs demain

La mécanique de la «communication nucléaire» nous est connue,  comme si dans cet espace de désinformation, les mêmes programmes de traitement de texte exécutent depuis quarante ans les mêmes commandes.
Mais les Japonais et le reste de la planète comprirent que, dans les faits, le cauchemar de Tchernobyl renaissait, en direct et cette fois-ci dans un monde hyperconnecté.
Inactifs aujourd’hui, radio-actifs demain

C’était il y a un an. Que s’est-t-il passé depuis, là-bas ? Certains territoires resteront à jamais inhabitables. Au total, 30 000 km² soit la superficie de la Belgique, a été contaminée à différents degrés. Au cÅ“ur de la centrale, la situation est loin d’être stabilisée. Perte des terres agricoles, perte de l’autonomie alimentaire, des enfants ne peuvent sortir de chez eux, d’autres portent des dosimètres afin que l’on mesure régulièrement le mal sournois qui s’installe en eux. On gratte la terre en surface autour des écoles et des maisons pour se faire croire qu’on est en train de la décontaminer. Et on continue de désinformer.

Aujourd’hui l’impossible n’est plus improbable

A  100 kms d’ici, à Marcoule, le 12 septembre dernier, un incident poussait les autorités à confiner les enfants d’Orange et des environs dans leurs classes l’après-midi, au cas où…

Le nucléaire sûr n’existe pas.

Partout, les doutes surgissent. En Allemagne, le gouvernement conservateur a définitivement scellé la sortie du nucléaire, négociée il y a quelques années par les écolos au sein d’un gouvernement de gauche. L’Italie a envoyé un cinglant message en se prononçant par référendum contre la reprise du programme nucléaire. La Suisse, qui sort du nucléaire, a appelé à fermer la centrale française de Fessenheim.

Inactifs aujourd’hui, radio-actifs demain

En France, malgré une communication verrouillée et quarante ans d’opacité, le débat a enfin franchi le mur du silence. Les faits disqualifient le nucléaire.
Une majorité de Français veulent sortir de ce risque majeur, même s’ils doutent encore de l’existence d’une alternative crédible. C’est à nous de les convaincre.
Inactifs aujourd’hui, radio-actifs demain

C’est pourquoi nous sommes ici réunis aujourd’hui, ce 11 mars, 1 an jour pour jour après Fukushima pour former une réaction en chaîne pacifiste et humaniste afin de dire que la sobriété énergétique est désormais plus que jamais au cœur des décisions politiques européennes et que, contrairement aux bobards qu’on nous répétait, on sait désormais que la sortie du nucléaire ne nous coûtera pas plus cher que son maintien. Le potentiel en termes d’emplois qualifiés et non délocalisables se chiffre en centaines de milliers. Des alternatives énergétiques existent. Elles sont la clé d’une nouvelle révolution industrielle, en France et ailleurs.

Nous n’en pouvons plus du lobbye nucléaire et du mensonge d’Etat.

Ensemble, nous ferons de cet événement la plus grande chaîne humaine jamais organisée en France afin que notre pays s’engage résolument pour la transition énergétique et la sortie progressive du nucléaire.

actifs aujourd’hui, pas radio-actifs demain

 

Extraits d’un communiqué de presse des députés Européens d’EELV