Que Sarkozy soit finalement revenu sur l’expression « fête du vrai travail », dont il a usé devant une caméra et des centaines de témoins le 23 avril dernier, ne change rien à l’évidence de sa mentalité profondément réactionnaire, ni à la flagrance de son indigne stratégie discriminatoire.
Qu’ auparavant il se soit obstiné trop longtemps à nier publiquement avoir utilisé cette minable expression, alors que nombreuses sont les preuves audiovisuelles de ce très révélateur dérapage, qu’il puisse ainsi, à une semaine du second tour, rappeler aux Français à quel point c’est une habitude chez lui de dire une chose puis son contraire, ou inversement, qu’il aille ici jusqu’à se référer aux troubles « valeurs » de Vichy et de son vieux maréchal, tout cela en dit long sur ce qu’il nous faudrait endurer encore avec ce personnage si, pour le plus grand abaissement du pays de 1789, de Jaurès, de Blum ou de Mendès-France, il devait malheureusement être reconduit dans des fonctions dont, quoiqu’il advienne, l’Histoire retiendra qu’il les aura pitoyablement dégradées.