Corine Faugeron : des idées écologistes pour la 7eme circonscription

Corine Faugeron représentera le parti Europe écologie – Les Verts aux élections législatives dans la 7eme circonscription de Paris.

Pour Corine Faugeron, candidate EELV aux législatives 2012 dans la 7eme circonscription de Paris, la voiture doit prendre moins de place dans la ville. Photo : G. DarbordPour Corine Faugeron, candidate EELV aux législatives 2012 dans la 7eme circonscription de Paris, la voiture doit prendre moins de place dans la ville. Photo : G. Darbord

Conseillère municipale du 4eme arrondissement de Paris, elle sera notamment en concurrence avec deux élus du 11eme, Patrick Bloche (PS – député sortant et maire du 11eme) et Claude-Annick Tissot (UMP – conseillère de Paris). Corine Faugeron entend défendre les intérêts communs des trois arrondissements concernés par la circonscription avec en toile de fond de sa candidature l’écologie et le quotidien des Parisiens.

Le75011.fr : Quels sont les enjeux de cette élection dans une circonscription à la croisée des 4eme, 11eme et 12eme arrondissements ?

Corine Faugeron : On a un enjeu commun, c’est la place de la Bastille. En prenant exemple sur ce qui est fait place de la République qui est une très bonne chose. Je fais partie des cyclistes qui osent la traverser mais nous sommes très peu ! Quand on est piéton aussi les traversées sont terribles, cela prend beaucoup trop de temps. D’une manière globale, il faut revoir le plan de circulation au niveau parisien non pas pour les voitures mais pour les transports en communs et les piétons.

« Les cyclistes sont les meilleurs pratiquants de la route »

Les chiffres montrent que l’accidentologie a baissé sur Paris. La préfecture de police a aussi changé son discours là-dessus. Les automobilistes ont peur, donc il font attention. De plus le cycliste connait sa fragilité et il fait très attention. Aujourd’hui les assurances estiment que les cyclistes sont les meilleurs pratiquants de la route.

Les idées écologistes ne font-elles pas déjà consensus au niveau local ?

Corine Faugeron : Si, mais jamais dans leur globalité. Quand on préconise d’autres circulations, ce n’est pas juste pour le plaisir de faire du vélo, c’est parce qu’on travaille à la santé des gens, à la santé de la planète. Ce qui manque, c’est la suite.

Par exemple, tout le monde est d’accord pour isoler les bâtiments et sur la préconisation Haute Qualité Environnementale (HQE). Sauf qu’il suffit de remplir trois critères sur 14 je crois pour avoir ce label. Il faut faire les choses jusqu’au bout. L’isolation va créer du boulot, un boulot non délocalisable. Les villes, les régions, peut-être un peu l’État, et bien sûr les propriétaires vont aider. Il serait normal que tout le monde mette un peu la main à la poche.

Vous souhaitez également généraliser les zones à 30 km/h dans Paris. Est-ce pour réduire émissions polluantes ou pour dégoûter les usagers de la voiture ?

Corine Faugeron dénonce la logique financière qui préside à la réforme des hôpitaux et de l'AP-HP. Photo : G. DarbordCorine Faugeron dénonce la logique financière qui préside à la réforme des hôpitaux et de l’AP-HP. Photo : G. Darbord

Corine Faugeron : L’objectif est de réduire les émissions polluantes, et pas seulement dans l’air mais aussi dans le bruit. Le bruit provoque des maladies nerveuses importantes. Donc, c’est une mesure de santé publique de réduire en zone 30. D’ailleurs, la vitesse moyenne à Paris est de 18km/h. En plus, si on organise la circulation en zone 30 uniquement, ça réduira les bouchons. Ce n’est pas contre les voitures, c’est pour l’air et pour la santé mentale et nerveuse des habitants.

Par ailleurs, vous dénoncez la réforme de l’AP-HP…

Corine Faugeron : Auparavant, dans Paris, vous n’étiez jamais loin d’un lieu de soin. C’est important par exemple dans les services d’oncologie (ndr: qui traitent les malades du cancer) où le soutien, les visites de la famille, comptent dans la guérison des malades. Si on les met tous à Pompidou, c’est qu’on accepte de ne plus les guérir, seulement les soigner, parce que ça rapporte.

Le malade ne sert plus que comme exutoire des produits et des appareils qui sont mis en place et qui permettent de dégager des profits pour les actionnaires. C’est un peu ça la logique de l’AP-HP aujourd’hui. On n’est plus là pour soigner mais pour que les médecins aient un métier qui leur rapporte de l’argent et qui coûte le moins cher possible à la collectivité.

« Le droit à l’IVG est le cœur de l’égalité femme-homme »

Pour vous, est-ce cette logique qui pousse à la fermeture de centres d’interruption volontaire de grossesse (IVG) ?

Corine Faugeron : Le droit à l’IVG est le cœur de l’égalité femme-homme. C’est fondamental et on le remet en question.

Aujourd’hui, l’IVG ne rapporte pas assez. L’acte n’est pas valorisant pour le médecin qui le pratique. On cherche à favoriser l’avortement médicamenteux. Cela crée une industrie, fait circuler l’argent. Il y a juste besoin d’une infirmière pour vous donner le médicament et vous rentrez chez vous. On fait des économies énormes sur le dos de la santé de certaines femmes.

Corine Faugeron affirme sa différence

Non seulement la candidate EELV marque sa différence avec le PS de Paris sur la question d’Autolib’, mais elle fait office d’exception dans son propre parti en n’étant pas contre la loi Hadopi. Un sujet qui l’oppose à Patrick Bloche :

« Je suis dans le milieu du cinéma. Je suis en relation avec des auteurs, je ne suis pas contre Hadopi. Car faire du cinéma est couteux.Nous devons travailler sur le problème des tuyaux. Nous pourrions par exemple taxer les fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Mais la licence globale ne rapporterait pas assez, peut-être faudrait-il obliger les FAI à investir dans la production. »

Propos recueillis par Lucas Malterre