Débat organisé par 4 chem’1 évolution : que de beau monde !

Jeudi 30 mai , j’ai participé au débat organisé par l’association 4 Chem’1 évolution à l’occasion des élections législatives.

Une salle remplie de jeunes et de moins jeunes habitants du quartier, à la tribune 6 candidats aux Législatives. A l’animation, Rida et l’équipe de 4 chem’1 évolution. Une règle : une ou deux questions de la salle et chaque candidat a 2 minutes 30 pour répondre, le gong sonnant la fin de la prise de parole !

Christine, notre candidate titulaire, s’étant engagée à participer à la réunion du MNLE ayant pour sujet la gestion de l’eau, je suis allé la représenter, en tant que candidat suppléant, et présenter les propositions des écologistes. Petit résumé et impressions pour celles et ceux qui n’étaient pas présents !

Tout d’abord, une remarque préalable : l’initiative est tout à fait bienvenue. Il faut trouver des espaces de débat, d’échange politique dans nos villes et la proposition de 4 Chem’1 évolution mérite d’être reprises par d’autres associations.

Les questions ont été très nombreuses, et surtout variées :  Le droit de vote des étrangers aux élections locales et nationales, la difficulté d’obtenir la naturalisation même en habitant depuis 20 années sur notre territoire, les difficultés des jeunes à entrer dans la vie active, le rapport à l’Union européenne (et comment la faire bouger ?), la conception des lois (qui les écrits, comment ?) au regard de la récente décision d’annuler la loi sur le harcèlement sexuel, les difficultés d’accès au logement (à travers la situation d’une maman vivant dans un appartement insalubre), les charges pesant sur les petites entreprises, ne permettant pas d’embaucher plus, la disparition des nationalisations comme une façon pour l’Etat de réguler l’économie, et plus simplement ce qui peut être fait pour que l’on vive mieux dans les quartiers populaires.

Quant aux réponses, elles aussi ont été diverses :  Si les candidats de gauche sont d’accord pour le droit de vote aux élections (avec des nuances –toutes ou les élections locales ?) et si tous prônent une construction massive de logements et un renforcement de la loi SRU (qui oblige normalement chaque commune à avoir au moins 20% de logements sociaux), l’échange a permis de montrer que les écologistes portent une « musique particulière » sur un certain nombre de sujets.

Concernant l’Europe, nous proposons de remplacer le pacte de stabilité et de croissance par un pacte écologique et solidaire, qui fixerait notamment comme objectifs la réduction des gaz à effets de serre, la lutte contre le chômage, un minimal social européen etc.

Sur l’emploi, j’ai été le seul à énoncer le fait que les écologistes n’étaient pas pour la création de n’importe quel emploi, (autrement dit la croissance à tout prix), mais pour le développement d’emplois contribuant à la reconversion écologique de notre économie et de notre société. Et que s’il fallait parler d’emploi, il ne fallait pas oublier le travail : travailler tous, moins, mieux ! Ce qui signifie également de créer les conditions pour que chacun se construise un parcours correspondant à ce qu’il souhaite et non pas seulement en réponse aux besoins du marché du travail (c’est marrant, on n’était pas d’accords avec le représentant de l’UPM sur ce point !).

Sur le rôle des députés et au delà, la rénovation de la vie publique : une plus grande place au parlement (européen comme français), un non cumul des mandats – également dans le temps, le développement de la démocratie co-élaborative.

Sur le logement, au delà de la construction de tous types de logements, répartis entre les communes, une réflexion sur l’aspect plus « qualitatif » de l’accès au logement. Par exemple, les jeunes sont aujourd’hui mobiles (études, contrats de travail à durée déterminée) et changent  régulièrement de logement : comment prendre en compte cette situation et proposer des offres adaptées ?

Sur le rôle économique de l’Etat, j’ai rappelé que la nationalisation n’était pas une fin en soi ni une garantie : pour preuve notre filière nucléaire publique ! Par contre que des domaines comme l’eau étaient des biens publics à préserver hors de portée des multinationales (pour mémoire, le seul groupe qui a voté contre l’adhésion d’Est Ensemble au Sedif pour proposer une régie publique est le groupe Ecologie et citoyenneté).

Pour nos quartiers et nos villes : au delà du volet logement, un renforcement de la formation professionnelle, le développement d’emplois qualifiés dans les quartiers. Et pour l’entrée dans la vie active des jeunes : un dispositif qui permet, au sortir de l’école fondamentale (à 16 ans), de pouvoir reprendre 2 années d’études après une première expérience (une action de solidarité, un premier emploi, la découverte d’un autre pays européen) et un ensemble de mesures visant à favoriser l’autonomie (dont la mise en place d’un revenu d’autonomie).

Autre « petite » proposition : la taxe Tobin, à l ‘échelle européenne, qui rapporterait 700 milliards d’euros par an !

Et l’ambiance ?

Une salle attentive, des candidats évitant globalement les piques pour se concentrer sur leurs réponses, un thé et une démonstration de danse par 3 jeunes filles membres de l’association pour clore la soirée : de la politique comme on aimerait en faire plus souvent !

En prime, une discussion détendue, après le débat, avec les jeunes et les organisateurs. Les autres candidats ont filé très vite. Nous, non.

Au plaisir de revenir vous voir, 4 chem1 évolution !

 

Patrice Vuidel

Candidat suppléant EELV aux élections législatives 2012 – Circonscription Aubervilliers-Pantin