Comprendre d’où l’on vient et savoir où l’on veut aller.
Face à la crise, recettes de droite, recettes de gauche…
Il est indispensable de déceler les partis pris économiques et sociaux qui sous-tendent chaque position. Ainsi qu’il est indispensable de déceler l’origine de la crise.
Origine de la crise :
1) De 1930 à 1980
Après la crise de 1929, la nécessité de remettre en route l’économie américaine a conduit
Roosevelt à prendre des mesures radicales. Dans la lignée des théories de l’économiste anglais Keynes, l’état a régulé le libéralisme économique. ( dans la lignée également du capitalisme américain pour lequel, comme pour H Ford, la consommation est la clé de la paix.)
L’état légifère pour que tout concourt à une répartition « équilibrée » de la valeur ajoutée entre capital et travail. (l’impôt des très hauts revenus a atteint alors 91%)
Durant cette période, l’inflation permet de résoudre la dette et convainc le rentier d’investir.
1973: crise du pétrole
2) À partir de 1980, la finalité est claire et mondiale: il faut que le capital rapporte le maximum.
Arrivée de Thatcher et Reagan (puis de Bush) et du libéralisme anglo-saxon. Fusion des banques de dépôt et des banques d’affaires.
- fin de l’équilibre relatif, travail/capital, le chômage est une bonne chose, il permet de baisser les salaires et d’affaiblir les syndicats. Le travailleur est vu comme celui dont les charges nuisent à la compétitivité de l’entreprise.
- Ce n’est pas l’entreprise qui compte mais sa rentabilité et les profits qu’on peut en dégager. Les profits passent avant l’investissement et la recherche (les délocalisations sont les bienvenues).
- L’argent accumulé par le capital a besoin de s’investir et favorise donc la « financiarisation » de l’économie ; (or, tout prêt à taux élevé est un prêt à risque). Les banques n’ont aucun intérêt à prêter aux entreprises, c’est moins rentable !
- Pour maintenir leur niveau de vie, les ménages empruntent, cet emprunt privé alimente la spéculation.
- Malgré cela le niveau de vie baisse, aggravé par le dumping social.
- La réduction de la demande fragilise les entreprises (l’Allemagne n’est sauvée que par ses exportations)
- Pour compenser les méfaits du chômage et la situation difficile des populations, l’État doit attribuer des aides, et recourir à l’emprunt public pour alimenter ses caisses.
- La baisse des revenus des particuliers fait chuter les ressources de l’État. Ce déficit est aggravé par le dumping fiscal et la concurrence que se livrent les états européens ; (exactement ce qui s’était passé entre les états américains avant la crise de 1930).
- La mondialisation des finances rend les états impuissants.
- Pas d’inflation, le rentier peut dormir tranquille.
Ce processus d’échecs en chaîne est décrit, en particulier par deux groupes d’économistes : celui des « économistes atterrés » et celui des penseurs regroupés dans le mouvement « Roosevelt 2012″.
Leur conclusion est la nécessité de revenir à un capitalisme (puisqu’il n’y a pas autre chose) RÉGULÉ.
Les dispositions envisagées par la droite correspondent à ce libéralisme effréné dont nous voyons l’échec aujourd’hui et qu’il serait infiniment grave de poursuivre.
Les propositions du PS contrarient cette tendance, et c’est un bien. Mais un bien encore timide et qui oublie l’écologie.