Une lutte POUR l’EAU fait rage aujourd-hui dans le nord du Tarn : le projet de la retenue SIVENS sur le cours supérieur du Tescou plane comme une ombre portée sur la magnifique vallée de Barat !
Halte à la démesure, halte au gaspillage d’une eau qui sera de plus en plus rare et chère ! C’est ainsi que nous nous exprimions aux dernières cantonales dans nos professions de foi collectives. Nous dénoncions de plus le déni de démocratie tout au long de l’élaboration de ce projet, à l’échelle locale comme à l’échelle du pays.
Aujourd’hui encore, on cherche à nous imposer à grand frais (9M € de dépense publique) ce projet d’envergure qui ne résoudra en rien les épisodes de sécheresse qui impactent chaque année un peu plus la ressource en eau de la vallée (nappes, cours d’eau). En effet, l’enquête d’utilité publique est – cyniquement – envisagée au cours de l’été 2012 en contradiction, notons le, avec les recommandations gouvernementales et la plus élémentaire démocratie .
Lors d’une intervention le 3 mai à Sarlat, M. Germinal PEIRO, porte parole de F.HOLLANDE déclarait : « Oui aux petites retenues collinaires pour sécuriser les cultures à forte valeur ajoutée (arboriculture, maraichage) et les élevages (fourrage). Non aux retenues pour irriguer la monoculture du maïs, de toute façon on ne pourra irriguer …. »
La retenue SIVENS, ce serait : 45 ha noyés, 1,5 millions de m3 ainsi stockés à l’emplacement de la zone humide du Testet, dans la vallée de Barat, sous le faux prétexte « écologique » de soutien d’étiage. Faux, il l’est ! En effet, le Plan de Gestion d’Etiage (PGE) du Tescou validé en 2004 par le préfet du Tarn indique que seul 20% du volume total de la retenue serait dévolu à ce soutien d’étiage, le reste serait utilisé pour l’irrigation !
Sur ce bassin versant du Tescou, il existe actuellement 185 retenues collinaires réalisées entre 1980 et 2000 stockant déjà 5,2 Millions de m3 (avec une consommation + de 2000 m3/ha pour le cas de la maïsiculture). S’il est vrai que certains agriculteurs manquent d’eau, le projet de retenue SIVENS avec ses 1,5 millions de m3 ne se justifie pas pour autant. D’autres solutions sont possibles tant dans la gestion de l’eau que dans les pratiques agricoles. Les remèdes au soutien d’étiage sont à chercher à l’aval au niveau de ces zones de cultures pour lesquelles les pratiques méritent d’évoluer : gestion des assolements, irrigation économe, aménagements parcellaires… (voir séminaire d’échanges INRA, Toulouse, 27-03-2012 : Assolement et gestion quantitative de l’eau, de l’exploitation agricole au territoire). Dans ce contexte, il s’agit aussi pour nous de ne pas cautionner la poursuite d’une politique coûteuse qui néglige les effets sur la santé publique et sur les milieux aquatiques.
En dépit de tout, ici le syndrome du « Toujours plus » frappe toujours. Ce barrage signifierait la destruction d’une zone irremplaçable au niveau de la biodiversité, fonctionnelle et unique sur l’ensemble du bassin versant du Tescou, exceptionnelle dans le Nord du Tarn avec en sus la perte de terrains agricoles de grande valeur exploités actuellement !
Le lobby agricole productiviste, contre vents et marées, s’arcboute sur des principes dépassés ! Il est tant que cesse cette course destructrice menée contre l’intérêt général et contre notre environnement !
Catherine Manuel