Incidents à Flamanville

EDF a annoncé l’interruption de la construction de l’EPR de Flamanville pour des défauts dont la gravité et l’ampleur sont en cours d’examen. Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle, a tenu à réagir :

“Ces incidents ne sont pas nouveaux ! On ne compte plus les interruptions de travaux sur le chantier depuis qu’il a commencé en 2007. C’est d’ailleurs en partie ce qui explique l’augmentation du coût prévisionnel des travaux, estimé à 3,3 milliards d’euros en 2005, et maintenant à 6 milliards d’euros.

Les partisans du nucléaire nous vendent l’énergie produite dans les centrales comme une énergie bon marché. Il est plus que temps qu’ils intègrent à leur vision les coûts exponentiels que le nucléaire génère sur l’ensemble de sa production1, de la construction de cet EPR au démantèlement des centrales en fin de vie, en passant par la gestion des déchets radioactifs.

Nous sommes à l’heure du choix.

Le risque est inhérent à la technologie même du nucléaire et pèse sur celles et ceux qui vivent à proximité, sur les salariés et sur l’environnement.

Plus la lumière se fait sur les coûts réels du nucléaire, plus l’investissement massif dans la transition énergétique apparaît économiquement viable2.

Combien de temps allons-nous nous laisser enfermer dans ce choix mortifère qu’est le nucléaire ? Nous devons parier sur l’avenir, sur l’autosuffisance énergétique que nous assurera l’investissement dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, et sur les centaines de milliers d’emplois que nous pourrons ainsi créer. Pour ces raisons notamment, je suis la candidate de la sortie du nucléaire.”

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[1] La Cour des comptes a demandé à EDF de revoir son estimation du coût du démantèlement, celle-ci étant certainement très sous estimée au regard des comparaisons internationales. Les déchets ne sont financés que partiellement, et que pour 100 ans. Le coût de l’assurance en cas d’accident n’est pas payée. Pas plus que la recherche publique qui a représenté 38 milliards d’euros de crédits publics ! Certains politiques ne veulent pas voir la réalité en face et veulent la question en prolongeant la durée d’exploitation des centrales. En priant pour que tout se passe bien, malgré les alertes sur certaines parties des réacteurs qui n’ont pourtant pas encore atteint 30 ans !

[2] L’évaluation économique de l’Energy Roadmap 2050 de la Commission Européenne montre que les investissements nécessaires sont du même ordre de grandeur pour les 5 scénarios envisagés. Parmi ces 5 scénarios, deux d’entre eux permettent une réduction de la part du nucléaire à 2 ou 3% de l’électricité européenne en 2050 (contre 30% en 2005). Le scénario qui requière le moins d’investissements est celui qui porte l’efficacité énergétique au plus haut niveau possible.
Tous les scénarios font apparaître une réduction de la production nucléaire, et dans tous les cas il y a une explosion des renouvelables et un fort développement de l’efficacité énergétique. Enfin, tous les scénarios garantissent l’atteinte des objectifs climatiques.