Le musée Paléopolis a ouvert ses portes à Gannat en avril dernier. La circonscription du même nom a des racines bien plus anciennes. Mais aux rhinocéros, elle a substitué des dinosaures.
Claude Malhuret est maire de Vichy depuis 1989 ; Gérard Charasse fut élu maire du Vernet en 1977 : à eux deux, ils cumulent près d’un siècle de mandats, soit, en moyenne, un demi-siècle chacun. Une éternité !
À titre d’illustration, il y a cinquante ans, la France sortait à peine de la guerre d’Algérie.
Un siècle de mandats cumulés : l’inertie induite sur le bassin de Vichy est écrasante. Mais que nous propose-t-on en 2012, avec ici « le changement maintenant », et là « le vrai changement maintenant » ? Rien moins que de battre le record de Jeanne Calment…
Cette situation des mandats et des élus dans la région de Vichy induit plusieurs choses :
- l’inertie politique. Avec un slogan : que tout change pour que rien ne change. Les deux témoins de la lente mais impressionnante désindustrialisation du bassin vichyssois qui se représentent à nos suffrages aujourd’hui voudraient une nouvelle fois nous convaincre de leur capacité à l’enrayer voire à l’inverser. Leur seule stratégie de reconquête consistant à attendre Godot, en gros une route, une autoroute, une voie de chemin de fer ou un investisseur ; le message est clair : « Le salut vient d’ailleurs, attendons le miracle. »
- l’inertie électorale. Avec un seul slogan : ne pas faire campagne. Ne surtout pas débattre, ne pas avancer d’idées, ne prendre aucun risque. ‘Un siècle que c’est comme ça, aucune raison de changer.’ Le vote que l’on attend de vous les 10 et 17 juin prochains n’est alors plus qu’une simple formalité, la simple validation d’un système immobile et inefficace.
- l’inertie démocratique. En bons gestionnaires de leurs carrières respectives, Gérard Charasse et Claude Malhuret évitent de s’avancer sur des idées, de se lancer dans des débats.
En outre, les espaces de débat sont rares sur la circonscription : en dehors de la presse écrite, dont les deux titres locaux font leur travail, il n’y a plus sur Vichy une seule radio locale, pas une seule télévision. L’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux reste limitée ; et elle est soigneusement évitée par les deux ‘grands’ candidats qui ne s’y risquent pas, de peur d’ouvrir le champ clos de leur affrontement et d’en perdre le contrôle.
Dans la circonscription Paléopolis, l’inertie est à son comble : rien ne change, ni les hommes, ni les canaux, ni les mots, encore moins les idées. La campagne ne respire pas, on l’étouffe, elle s’asphyxie.
Pour l’écologiste que je suis, faire campagne pour l’élection législative consiste à lutter sur deux fronts :
- porter les idées écologistes afin de leur permettre de progresser
- lutter contre ce système politique asphyxiant et finalement si frustrant.
Bref lier les propositions écologistes à l’exigence démocratique nécessaire à notre pays comme à la région de Vichy.
Face à ce système ossifié de petite notabilité provinciale, ma candidature représente une alternative citoyenne. Et soyez assurés que je ferai tout pour que cette alternative devienne l’alternance si difficile.
Je porterai aussi les propositions écologistes qui rendront, à l’avenir, plus facile l’alternance des idées et des hommes dans notre pays :
- limitation du cumul des mandats.
- généralisation de la parité hommes-femmes en politique.
- mise en place d’un véritable statut de l’élu.
- mise en place d’un scrutin partiellement proportionnel qui permettra d’éviter la trop grande personnalisation des scrutins et favorisera l’émergence de véritables débats d’idées dans les campagnes.
- nouvelle étape forte de la décentralisation, avec dévolution de compétences majeures (énergie, logement…) aux structures régionales et intercommunales ; le renforcement des compétences locales devant s’appuyer sur un renforcement substantiel de la démocratie locale.
Rien n’est jamais joué d’avance. Ne donnons pas à l’immobilisme la chance de la résignation. Les 10 et 17 juin prochains, nous avons la possibilité d’ébrécher le système jurassique qui verrouille notre circonscription.