8 millions : c’est le nombre de personnes touchées par la précarité énergétique en France en 2011. Ces chiffres, annoncés par le médiateur national de l’énergie, confirment la hausse du nombre de foyers qui doivent consacrer plus de 10 % de leur budget aux dépenses d’énergie. Cette détresse énergétique touche particulièrement les ménages modestes en milieu périurbain ou rural.
Et quand à celle-ci viennent s’ajouter :
- les coûts croissants des carburants et des transports, notamment dans les zones rurales ou périurbaines
- le poids d’un loyer ou, pire, des remboursements du crédit d’accès à la propriété dans ces zones périurbaines qui se couvrent de pavillons familiaux,
on aboutit à une détresse sociale majeure ceinturant de plus en plus chaque jour les centres de nos villes occupés par les populations les plus favorisées.
La montée du vote FN dans les communes de la périphérie de l’agglomération vichyssoise tient en grande partie à ce phénomène de précarisation énergétique, économique et sociale de toute une couche de la population française. Si la hausse des prix des énergies fossiles est inexorable, cette situation de crise ne l’est pas. Porteur d’une partie de cette colère montante, le Front National n’avance aucune solution, trop satisfait de pouvoir surfer sur la crise.
Une batterie de réponses écologistes
Nous nous engageons, quant à nous les écologistes, à apporter des réponses concrètes et précises aux conséquences de cette crise écologique et sociale :
- Étendre à tous les « précaires de l’énergie » la trêve hivernale, qui interdit les coupures entre le 1er novembre et le 15 mars, et qui ne concerne aujourd’hui que les plus défavorisés [Proposition du médiateur de l'énergie]
- Tripler les programmes de lutte contre la précarité énergétique – coût = 1 milliard d’euros
- Aides à la conversion écologique (isolation, coûts nouveaux) aux ménages (kits premières économies, notamment) sous forme de chèques verts - coût = 5 milliards
- Politique d’isolation des bâtiments (2012 : Isoler 150 000 logements BBC (Bâtiments Basse Consommation) en 2012 pour atteindre un rythme annuel d’un million en 2020 – coût = 1 milliard
- Politique de sortie du chauffage électrique (avec sortie progressive du nucléaire) et développement des réseaux de chaleur collectifs - Atteindre en 2013 l’objectif du Grenelle en 2020 pour le développement des réseaux de chaleur – coût = 800 millions
- Politique de construction de logements sociaux et collectifs au plus près des centres-villes : construction de 150 000 logements sociaux BBC – coût = 2 milliards d’euros
- Développement des transports alternatifs à la voiture (et aux camions) – coût = 4 milliards
- Politique de logement et gestion du foncier transférée au niveau intercommunal (nouvel acte fort de décentralisation)
Ces 14 milliards de dépenses nouvelles seront entièrement financés par un Fonds de conversion écologique qu’abondent une taxe sur les énergies non renouvelables (12 milliards) ainsi qu’une harmonisation des taxations de l’énergie (2 milliards).
Tel est le principe de la conversion écologique : des recettes nouvelles pour de nouvelles dépenses visant des économies et protégeant les plus fragiles.
Anne Babian-Lhermet