Anne Babian-Lhermet, porte-parole du parti Europe Écologie-Les Verts sera candidate aux élections législatives à Vichy. Elle évoque la présidentielle qui patine pour Eva Joly, et les dossiers plus locaux.
- Quels sont les projets d’Europe Écologie-Les Verts pour l’Allier ?
Il s’agit du programme national décliné localement : le développement des transports en commun, favoriser l’agriculture biologique, démarcher les municipalités pour qu’elles signent des arrêtés anti-OGM, la reconversion écologique de l’économie. Il y a également des projets environnementaux comme la protection de la rivière Allier. Le projet de contournement de Varennes-sur-Allier menace le lit de ce cours d’eau qui est l’une des dernières rivières sauvages d’Europe. Le tracé prévu pour relier Vichy à l’autoroute est aussi un problème. La vallée du Béron va être défigurée. Nous nous sommes également battus contre le projet d’un centre de traitement mécano-biologique à Chézy. L’Allier est un département en surcapacité de traitement de déchets avec les incinérateurs et le centre d’enfouissement. Au niveau de l’agglomération de Vichy, nous avons obtenu davantage de végétaux pour le boulevard urbain, ainsi que la réutilisation de matériaux.
- Comment réussissez-vous à influer sur le Département alors que votre parti n’a pas de conseiller général ?
Nous rencontrons les élus, le président du conseil général. On sent une volonté de la part du Département. Mais nous avons, il est vrai, plus de poids au niveau régional car le système d’élection à la proportionnelle est plus en notre faveur.
- Quelle est votre position sur le projet de ligne à grande vitesse ?
Je ne suis pas contre. Il est seulement dommage de vouloir dépenser autant d’argent pour un TGV avant de rénover le réseau actuel. Ces moyens financiers pourraient servir au développement du fret ferroviaire. Cela permettrait de résoudre le trafic de camions incessant et polluant. Avec le ferroutage, la question de doubler les voies de la RCEA ne se poserait plus.
- Quel est votre regard sur la campagne présidentielle dans laquelle la candidate Eva Joly ne parvient pas à décoller dans les sondages?
Les présidentielles ne sont jamais faciles pour nous. Il y a une personnalisation de ces élections, alors que nous nous basons sur le contenu d’un programme. Avec les problèmes de finances, de dettes, d’emploi, l’écologie est passée au second plan, contrairement à 2007 où les candidats avaient signé le pacte écologique. Cependant, nous pouvons apporter des réponses avec le développement des énergies renouvelables, les rénovations pour augmenter l’efficacité énergétique des bâtiments. Il s’agit de métiers non-délocalisables. Nous avons également des idées pour les services à la personne.
- Face à cette stagnation à 3 % d’intentions de vote, pensez-vous qu’Eva Joly pourrait se retirer de la course à l’élection présidentielle ?
Elle ira jusqu’au bout. C’est une personne qui a déjà montré sa ténacité dans sa vie professionnelle. Les militants de base sont mobilisés derrière elle. Il lui est reproché de manquer de sympathie. On ne lui demande pas d’être sympathique mais d’être compétente. Pour quelqu’un qui est jeune en politique, elle apprend très vite. Ce sont ses origines nordiques, et non, latines.
- Quel est votre point de vue d’écologiste sur le quinquennat du président Nicolas Sarkozy ?
C’est une grande déception. Les Grenelles de l’environnement étaient porteurs d’espoir. Il y a eu quelques lois mais elles sont peu contraignantes, donc pas significatives. En plus pour le président Sarkozy, « l’environnement, ça commence à bien faire » comme il l’a déclaré.
- Source : La Semaine de l’Allier.