Jacques CAPLAT, ancien agent de développement de la chambre d’agriculture de la Nièvre puis du GABNI (Groupement des Agriculteurs Biologiques de la Nièvre) de 1996 à 2000, puis de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique, auteur du livre « L’agriculture biologique pour nourrir l’humanité » (Actes Sud) qui met les choses au point, revient sur ses terres nivernaises.
Lors d’une réunion publique vendredi 31 mai à Château-Chinon organisée par la candidate Europe Ecologie-Les Verts de la deuxième circonscription Anaïs Hubert, Jacques Caplat expose sa démonstration.
Il donne d’abord un petit historique de l’agriculture biologique qui repose sur un concept clair défini dans des ouvrages fondateurs publiés dans les années précédant la deuxième guerre mondiale (1937-1940) à savoir l’intégration des dimensions humaine et sociale et environnementale de l’agriculture.
Il ne faut donc pas confondre agriculture conventionnelle (« qui fait convention ») reposant sur des monocultures de clones hyper productif mais très fragiles qui impose une artificialisation de la terre et agriculture biologique mais il ne faut pas confondre non plus agriculture biologique et agriculture conventionnelle sans produits chimiques !
Puis rappel un fait ignoré de beaucoup, l’agriculture biologique est certes moins productive que l’agriculture conventionnelle, mais attention aux définitions : la productivité est la quantité produite par travailleur, la bio est donc créatrice d’emplois et dans une période de chômage de masse c’est une qualité ! Par contre l’agriculture biologique est une des plus intensives (toujours les définitions : quantité produite par hectare) parce qu’elle optimise les « cultures associées ».
Par une démonstration très claire Jacques Caplat explique qu’au niveau mondial l’agriculture conventionnelle ne convient pas car elle exige des conditions stables limitées à une petite zone tempérée. L’agriculture biologique a des rendements plus réguliers et produits donc en moyenne plus là où sont les populations à nourrir et qui souffrent de la faim.
Le public comprenant de nombreux agriculteurs a posé pendant près d’une heure de nombreuses questions suite à l’exposé d’une heure. En particulier des agriculteurs biologiques ont exposé leur témoignage de leur conversion et de leur nouveau bonheur qu’ils éprouvent dans l’exercice de leur métier. Des consommateurs ont exprimés leur satisfaction mais aussi certaines interrogations sur la formation des prix ou l’importation trop importante de produits biologiques. Le conférencier a apporté les réponses aux nombreuses questions en démontrant que le développement de l’agriculture biologique pourra résoudre la question de leur prix et limiter les importations.
Pour conclure les candidats Anaïs Hubert et son suppléant Gilbert Champagne (ancien éleveur biologique d’ovins) ont exposé la vision d’EELV sur les questions agricoles en confirmant que ce parti était celui qui défendait le plus l’agriculture biologique avec en objectif une conversion massive de l’agriculture conventionnelle en agriculture biologique et sa relocalisation. Seul cet objectif permettra de réconcilier les consommateurs avec leurs agriculteurs qui pourront enfin retrouver un revenu décent, le plaisir et la fierté de leur travail.