L’économie des territoires au coeur du débat organisé par la CGPME66

RENCONTRE CGPME66
23 mai 2012 – 1ère circonscription des PO

Intervention d’ Agnès Langevine – candidate EELV

Je tiens à remercier Mme Subiros et les représentants de la CGPME pour l’organisation de ce débat qui va nous permettre d’exposer chacun-e notre vision de l’économie et nos propositions pour les PME / TPE.
Je tiens aussi à saluer la ténacité de Mme la Présidente à organiser à la veille de chaque élection ces débats qui, j’en ai bien peur, tournent courts une fois l’échéance électorale passée. Peut-être voudra-t-elle bien nous dire combien de promesses non respectées, combien d’engagements non tenus ?
Pendant les campagnes électorales, il est de bon ton de dire que les PME sont l’avenir de l’économie française. Les candidat-es n’ont que ce mot-là à la bouche. Mais après, c’est le retour au statu quo.

Pourquoi ?

Parce que la France et les grands partis politiques sont restés profondément jacobins. Pour eux, le progrès, c’est forcément les grands groupes comme Total, Areva, EDF, GDF Suez … pour ne citer que l’énergie.
La seule formation politique qui se démarque, celle de l’écologie politique que je représente ici, n’a pas dans ses gènes ce jacobinisme.

Pour nous, les TPE / PME correspondent au modèle de société décentralisé que nous défendons.
Les TPE / PME sont les forces vives de la conversion écologique de notre économie.

La conversion écologique de l’économie, c’est:
-    le développement des énergies renouvelables
-    l’isolation des bâtiments
-    les éco-matérieux
-    la chimie verte
-    les transports collectifs.

Il y a là un gisement d’emplois évalué à 500 000 d’ici 2020. La conversion écologique n’est pas une menace pour l’emploi ; c’est au contraire la solution. C’est un gisement considérable qui bénéficiera surtout au PME.
Vous le savez, pour les écologistes, la réindustrialisation de nos territoires , qui est nécessité absolue pour lutter à la fois contre le réchauffement climatique et le dumping social, passe par la relocalisation de l’économie et la création d’emplois durables, non délocalisables.
Pour cela nous devons nous appuyer davantage sur une spécialisation au niveau territorial, sur le réseau d’entreprises intermédiaires, sur l’innovation et les circuits courts.

La droite prétend parler au nom des entreprises. Elle favorise certes les grands groupes financiers mais elle ignore très largement les petits entrepreneurs. La gauche traditionnelle prend le plus souvent comme modèle d’insertion au travail le salariat des grandes entreprises ou de la fonction publique.

Nous, nous proposons de mobiliser les entrepreneurs pour la reconversion écologique de l’économie et de l’innovation, en les soutenant par la mise en œuvre d’un PACTE POUR LES PME.

  • Recentrer le crédit impôt recherche (CIR) sur les PME innovantes en rétablissant son plafonnement à 50 M €
  • Décliner à la française le Small Business Act américain qui réservent certains marchés publics aux PME.  (réserver les marchés publics inférieurs à 70 000€ aux PME).
  • Mettre en œuvre une fiscalité soutenant les TPE / PME et les entreprises artisanales par la création d’un bonus développement durable pour celles dont le domaine d’activité contribue à la transition écologique.
  • Moduler l’impôt sur les sociétés en fonction des bénéfices (progressivité réelle de l’impôt sur les sociétés).
  • Responsabiliser les administrations publiques vis à vis des PME : application stricte des délais de paiement, pourcentages d’achats, application des critères environnementaux dans les appels d’offre …
  • Aider à l’installation des artisans débutants par la création de locaux à loyers contenus.
  • Réformer les chambres de commerce et de métiers pour une meilleure transparence et un renforcement des collèges de petits entrepreneurs.
  • Améliorer le dialogue social  et pour les entreprises de moins de 50 salariés, mettre en place des représentations du personnel inter-entreprises sur le modèle des comités d’entreprises et des CHSCT.

Lire l’article de Frédérique Michalak paru dans l’Indépendant du 24 mai 2012
Débat entre candidats autour de la CGPME 66