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Aquitaine / Bordeaux
Maître de Conférences en économie à l’Université de Bordeaux, la préservation de l’environnement à travers la gestion des ressources naturelles mais aussi l’étude des impacts environnementaux des activités économiques (pollutions, déchets) ont toujours fait partie de mes préoccupations de recherche et d’enseignement. Depuis l’obtention d’un doctorat en 1992 à l’Université des sciences sociales de Toulouse, je me suis intéressée aux relations entre l’économie et l’environnement, et plus particulièrement à la gestion durable de l’eau, à la durabilité des activités agricoles et plus récemment à l’introduction des questions de justice et d’éthique environnementales dans les décisions économiques (émergence d’inégalités écologiques).
De 2011 à 2013, j’ai engagé en qualité de vice-présidente chargée du développement durable au sein de l’université une politique volontariste dans ce domaine notamment en créant les moyens d’une gouvernance écologique participative (création d’une commission et de groupes de travail sur l’énergie, la mobilité, les achats éco-responsables, l’éducation…). Sur le plan politique, je me suis engagée dans les élections régionales de 2010 et les élections législatives de 2012.
Aujourd’hui, l’examen des problèmes environnementaux (changement climatique, pertes de biodiversité, érosion des sols, raréfaction des ressources énergétiques -pétrole en particulier- pollutions de l’eau par les métaux lourds, artificialisation des territoires avec le recul des terres agricoles...) révèle à la fois la finitude et la fragilité de notre environnement naturel face à des pressions d’origine humaine et économique de plus en plus fortes.
Dans ce contexte, il devient urgent de repenser nos modes de production et de consommation pour limiter notre impact sur la nature : la qualité de vie est au cœur de notre bien-être pour nous comme pour les générations futures. Orienter nos choix pour que nous puissions vivre en meilleure santé, c’est d’abord s’interroger sur les causes de l’évolution de certaines maladies dans notre société (cancers, allergies, obésité, dépressions...) et par conséquent sur le rôle de certaines substances chimiques dans les organismes vivants et tout au long de la chaîne alimentaire. Cette analyse doit conduire à des changements, à des ruptures dans la manière de penser nos besoins fondamentaux : c’est par exemple le choix d’une agriculture sans pesticides pour préserver sa santé et la qualité des sols et de l’eau, ou celui d’énergies sans carbone dans les processus industriels avec l’emploi de technologie efficaces et moins polluantes.
Mais ces choix doivent être cohérents dans le temps et prendre en compte le futur, le temps long, et en particulier les générations qui nous suivront. Comment peut-on alors justifier la transmission de stocks de déchets nucléaires à durée de vie longue ? Comment peut-on se satisfaire d’une limitation des émissions de CO2 dans un monde de plus en plus peuplé (7 milliards aujourd’hui, 9 milliards à l’horizon 2050) sans remettre en question la société de surconsommation à laquelle nous appartenons ? Comment peut-on protéger le littoral aquitain contre les effets du changement climatique tandis que l’urbanisation démesurée conduit la densification permanente de territoires déjà fragilisés ?
Dès lors, dans un monde d’incertitudes renforcé par le caractère irréversible de certains problèmes environnementaux (impacts des OGMs sur la nature, impacts épidémiologiques de l’exposition à certains polluants atmosphériques à long terme…), il devient urgent de construire de nouveaux principes de gouvernance et d’adaptation afin de préparer notre société à des changements structurels qui interviendront tant au niveau local qu’au niveau global. Cela suppose d’envisager de nouveaux moyens d’action dans l’exercice de la vie citoyenne afin de préserver les libertés d’initiative collectives, une condition nécessaire pour une adaptation réussie des populations à l’endroit où elles vivent. Tout comme le principe de subsidiarité constitue un principe fondateur garant des identités locales sur le territoire européen, le respect des libertés collectives dans les actions à mobiliser peut conduire à expérimenter de nouveaux modes d’existence porteurs de nouvelles identités locales et régionales (expériences des villes en transition, des monnaies locales, consommations collaboratives…).
S’engager dans la campagne européenne aux côtés de José Bové, et sur une liste de large union des écologistes, c’est pour moi se donner les moyens d’une gouvernance responsable, c’est à dire proche du terrain et en rupture avec la dépendance à l’égard des politiques de court terme. L’échelon régional est un niveau d’action essentiel pour engager des choix cohérents à l’échelle européenne et assurer une responsabilité environnementale à long terme. Les débats aujourd’hui sur les OGMs, sur les gaz de schiste ou encore sur les effets des pesticides nous rappellent combien il devient urgent de défendre le droit des citoyens à vivre dans un environnement préservé et respectueux de la santé !
Soutenir la liste de José Bové aux élections européennes, c’est partager l’engagement à défendre une agriculture durable et de proximité, une économie plus écologique et soucieuse de plus de justice !