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Midi-Pyrenées / Toulouse
Je suis Frédéric Liévy, 52 ans, Voyageur et éleveur avicole.
Père de six enfants, je suis présent sur le terrain associatif depuis 1995 en tant que Trésorier de Goutte d’Eau, association représentative des Gens du Voyage aux niveaux local et national.
Depuis trois ans, je travaille en partenariat associatif sur la question de l’habitat léger et mobile dont les problématiques sont souvent transversales avec d’autres : citoyenneté, scolarité, lieu de vie, santé et agriculture. A ce titre, j’ai participé à de nombreuses conférences.
J’ai également travaillé avec Catherine Grèze sur le projet de reconnaissance du génocide tzigane qu’elle a su mener à terme avec brio.
Je ne crois pas à des solutions locales qui avouent rapidement leurs limites ; moi-même, je me trouve sur une commune où aucun occupant d’habitat léger et mobile ne peut vivre.
Je ne crois pas non plus au national avec un Ministre de l’Intérieur dont les propos sur les Roms et la délinquance itinérante ont été juridiquement poursuivis pour incitation à la haine raciale et dénoncés au niveau européen. De plus, le régime dérogatoire auquel sont soumis les occupants d’habitat léger et mobile ne fait pas suffisamment débat alors qu’il est générateur d’injustices sociales.
Seule une véritable politique européenne peut faire évoluer le droit et les conditions de vie des Roms et Voyageurs qui, en Europe, représentent entre sept et douze millions d’habitants.
Par la reconnaissance des minorités et leurs particularités culturelles, l’Union Européenne combat la discrimination qui s’exerce à leur encontre par l’intermédiaire de lois dérogatoires qui générent des catégories de sous-citoyens.
Aujourd’hui, en France, il y a un million de personnes - dont la moitié sont des Voyageurs et 20 000 Roms - vivant en habitat léger ou mobile. Ils sont catégorisés comme "nomades". Leur mode d’habiter est choisi ou subi en raison de la crise économique et sociale. S’attaquer à ce mode d’habiter, c’est prendre la mesure de la démocratie.
Voir l’interview de Frédo Lievy à l’occasion de la journée internationale des Rroms