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Européennes 2014 : José Bové à la manoeuvre pour convaincre les eurosceptiques de l’utilité de l’UE

PORTRAIT - Dans le Sud-Ouest, José Bové fait campagne sous l’étendard Europe-Écologie les Verts pour convaincre les eurosceptiques. Mais sur le terrain, l’Europe en prend pour son grade.

Dernière ligne droite avant les élections européennes. Dans le Sud-Ouest, José Bové fait campagne sous l’étendard Europe-Écologie les Verts.

Tôt le matin, la figure emblématique de l’altermondialisme est déjà affairée dans le hall de son hôtel toulousain.

Chemisette claire, deux boutons ouverts et la fameuse pipe qu’il n’éteint jamais à portée de main, José Bové enregistre une vidéo de soutien pour une candidate en meeting avant de prendre la route. "Je ne vais pas être avec vous ce soir, parce que la campagne bat son plein...", lance le candidat écolo.

Un parcours balisé

C’est parti pour 13 heures de campagne. Sur un territoire aussi étendu, il est parfois difficile de s’y retrouver. José Bové à une technique bien à lui pour ne pas perdre le Nord. Lorsqu’il traverse une ville, il se repère à l’emplacement des tribunaux, qu’il a fréquentés assez régulièrement ces dernières années

Le parcours est balisé. Chaque halte est associée à un thème précis. Première étape à Carcassone, pour parler transport fluvial, moins polluant que le transport routier. José Bové tombe sur Sylvette, heureuse habitante d’une péniche. Il militait avec elle il y a 40 ans.

Malgré les retrouvailles, elle est encore indécise. "Je fais partie des eurosceptiques. Avec notre expérience de bateau, on est complètement mangés par les nouvelles normes. Mais j’ai décidé d’aller voter. S’il y a moyen de faire bouger les choses, c’est au Parlement européen", confie-t-elle.

Charges contre Le Pen, Mélenchon et MAM

Convaincre les eurosceptiques n’est pas une mince affaire. Le programme de José Bové, c’est plus d’Europe, sous une forme fédérale, un salaire minimum européen... Rien de très populaire sur le terrain. Mais le candidat des Verts y croit. Il s’en prend à Marine Le Pen, Jean-Mélenchon et tous ceux qu’il appelle les députés hors-sol.

"Vous vous faites élire pour dire ’On ne veut pas d’Europe’. Quand on voit Michèle Alliot-Marie dire qu’elle va perdre de l’argent en allant à Bruxelles alors que le salaire net d’un député européen est quand même de 6.000 euros...", fulmine l’ancien syndicaliste agricole.

Les sondages présagent pour l’instant d’un bon résultat dimanche soir. Les Verts sont crédités de près de 10% d’intentions de vote. Un score qui ne reflète pas les grognements entendus sur le terrain. Partout, Bruxelles en prend pour son grade. Comme à Narbonne, où les viticulteurs pestent contre l’institution continentale.

Convaincre les eurosceptiques

Charge alors au faucheur d’OGM de vanter les mérites de l’UE, avec, à chaque fois, un exemple concret. "On s’est battus ces cinq dernières années en empêchant qu’on puisse faire du rosé avec du vin rouge et du vin blanc. Pour les viticulteurs, c’est quelque chose qui était fondamental", rassure José Bové, pour qui il n’est pas toujours facile de justifier l’utilité de l’Europe. Surtout quand on vient de voter, à Strasbourg, une loi sur la taille réglementaire des cabines de tracteurs.

Sont également candidats dans la région Sud-Ouest :

Faïrouz Hondema-Mokrane pour le Parti fédéraliste européen, Sandra Torremocha pour Lutte ouvrière, Jean Tellechea pour Euskadi europan, Gaël Courosse pour Pour une France royale au coeur de l’Europe, Louis Aliot pour le rassemblement Bleu marine oui à la France non à Bruxelles, Robert Rochefort pour l’UDI-MoDem, Philippe Marty pour Nous citoyens, Nicole Pradalier pour Programme libertaire, Jean-Luc Mélenchon pour le Front de gauche, Marie-Jeanne Husset pour Europe citoyenne, Éric Mahuet pour So pirate, Philippe Poutou pour Pour une Europe des travailleurs et des peuples, Virginie Rozière pour Choisir notre Europe, Michèle Alliot-Marie pour Pour la France, agir en Europe, Joseph Boussion pour Nouvelle donne, Francis Lenne pour Citoyens du vote blanc, Anne Nègre pour Féministes pour une Europe solidaire, Régis Chamagne pour UPR Sud-Ouest, Sami Ghazouane pour Démocratie réelle, Jean-Claude Martinez pour Force vie, Pascal Lesellier pour Debout la France, Monique Juy pour Esperanto langue commune équitable pour l’Europe, Renaud Camus pour Liste antiremplaciste et Martine Gros pour Occitane, pour une Europe des peuples.

Par Vincent Derosie
Photo : José Bové sera, aux côtés de l’Allemande Ska Keller, le leader des Verts européens pour les élections de mai prochain.
Crédit : BEN STANSALL / AFP

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