Merci à @Prisclio de nous avoir transmis l’information.

La synthèse de la convention régionale se divise en trois parties.

1. Dynamique Europe Ecologie en Nord-Pas de Calais
2. Débat élus/mouvement/citoyens
3. Structuration et l’avenir d’Europe Ecologie

On relèvera, concernant notre territoire, un paragraphe très intéressant dans la première partie (sous-partie « organisation de la campagne ») :

Les endroits où ces comités étaient dynamiques, notamment l’Artois et les Flandres, ont été des lieux de rassemblement bien au delà des Verts.

La synthèse, disponible sur le site national, est également reproduite ci-dessous (More…).

Partie 1 : La dynamique Europe Ecologie en Nord-Pas de Calais

Quels retours des militants sur la campagne des régionales:

Une vingtaine de personnes se sont exprimées dans ce débat dont se sont dégagées plusieurs thématiques, du sentiment général de chacun, à l’analyse précise des outils de campagne utilisés.

Sentiment général:

* d’une part la poursuite de la dynamique des européennes avec l’idée d’un élan, d’une surprise, l’idée aussi d’une grande liberté dans la parole, que les clivages ont été dépassés entre les composantes du rassemblement et que les problèmes de pouvoir n’ont pas trop envahi le débat. L’idée aussi que le plaisir était une donnée importante de cette campagne dans l’ambiance générale, dans la proposition d’organiser des banquets. Enfin le sentiment d’être porteur d’un espoir et d’une responsabilité.
* d’autre part les problèmes de la gestion du temps: Les forums à l’automne ont été des temps formidables mais avec les problèmes de désignation des candidats pour Europe écologie, beaucoup de temps perdu et beaucoup de retard dans l’écriture du programme et son appropriation par les militants. Enfin l’expression d’un malaise sur l’entre deux tours, avec des négociations pas toujours comprises par les militants

* problème posé par l’alliance avec le Rassemblement Citoyen qui a pu être perçu comme une simple alliance électorale et non comme comme un rassemblement sur un projet.

Le Programme, son élaboration, son contenu, sa présentation:

* Les forums très appréciés comme temps de rencontre avec les acteurs du territoire, temps de débats et d’échanges des idées. Elaboration du programme très rapide et échanges très tardifs avec les militants. Document final très apprécié et qui doit rester un document de référence pour la suite du travail, en réponse aux questions que l’on continuera à nous poser dans la région.
* La notion de « conversion écologique » a été vécue comme un axe très dynamique et qui interroge sur l’avenir de l’humanité, c’est aussi une entrée qui a permis de ne pas rester sur les problèmes environnementaux.

L’organisation de la campagne:

* L’animation par Pierre Wolf et Mélanie Vallée très appréciée dans ce qui a été perçu comme une approche « professionnelle » de la communication de campagne
* l’organisation par comités Europe Ecologie s’est révélée très inégale selon les endroits du territoire. Les endroits où ces comités étaient dynamiques, notamment l’Artois et les Flandres, ont été des lieux de rassemblement bien au delà des Verts. D’autres endroits ont eu plus de difficultés à rassembler des personnes au delà des militants repérés notamment dans les villes comme à Roubaix ou à Lille. Cet échelon territorial semble néanmoins, pour tous, l’échelon pertinent pour la suite du mouvement.

Les outils de campagne

* Le choix de privilégier le réseau social virtuel a fait débat. D’abord parce que l’outil proposé « site régional » est apparu très tard et n’a pas été efficace, les signataires de l’appel initial des européennes n’étant pas réinscrits d’office.
* Le manque de tracts, notamment au niveau local a aussi fait l’objet de débats, les tracts pouvant être un prétexte à des rencontres en porte à porte ou sur les marchés. A noter que personne ne mentionne le « six pages » comportant les photos des premiers de liste, et qu’interrogée précisément sur ce tract, une personne le trouve en décalage avec les attentes de son groupe.
* Les films très nombreux et souvent trop longs ont été peu utilisés.
* Les visites d’expériences sur le terrain ont été très intéressantes et devraient être poursuivies en dehors des temps de campagne
* Un consensus sur l’idée des « banquets durables » comme espace de rencontre, de convivialité, et « comme espace de liberté et d’expression de l’imagination »
* Le Meeting de fin de campagne, très intéressant mais avec « tromperie sur la marchandise » due à l’absence de de Cohn Bendit /Joly/Bové

Perspectives

* Comment être plus présent dans les luttes et mener les combats sur le terrain ?
* Comment bannir le vocabulaire guerrier et quels outils pour continuer à faire de la politique autrement?
* comment garder le sentiment d’invention, de liberté, de souplesse et ne pas ressembler aux autres ?
* Comment perpétuer le mouvement qui a été créé et qui a rassemblé tout ceux qui se posaient des questions ?
* Comment rassembler et ne pas fondre les divers mouvements, groupes et associations qui ont participé à la campagne?
* Comment dépasser la notion d’un mouvement écologiste comme force supplétive à gauche?

Partie 2 : Débat élus/mouvement/citoyens

Comment va s’opérer l’articulation entre les élus et les militants?

Trois questions essentielles abordées:

* la question de la démocratie participative directe avec la possibilité d’imposer un sujet au delà d’un certain seuil de signatures (comme en Champagne Ardennes). Le sujet va être réfléchi par Myriam Cau pour savoir notamment quelle serait la maille la plus appropriée (5000, 10 ou 15000?…)

* la question du retour une fois les élus en place. Plusieurs questions aux députés européens dont certains ont du mal à percevoir l’action malgré la transparence mise en place via les sites internet mais des difficultés à toucher les signataires et donc tous les nouveaux arrivés notamment dans le cadre d’Europe Ecologie.

* la question des groupes de travail autour des élus sur les sujets qu’ils portent. Des groupes de travail se sont constitués au moment de la rédaction du programme, nécessité de faire des retours avec ces groupes. Sur d’autres sujets, des groupes de travail spécifiques se sont mis en place à l’initiative des élus pour les aider dans leur mandat.

Le sujet sur les liens entre élus et militants/citoyens sera largement approfondi dans le cadre des journées d’été régionales dont une partie importante sera consacrée à ces liens.

Partie 3 : la Structuration et l’avenir d’Europe Ecologie

I) : Structuration et avenir du mouvement « Europe écologie »

Quatre points saillants ont été retenus des nombreuses interventions sur le sujet:

* Un besoin de structuration du rassemblement avec un débat sur la différence entre un parti et un mouvement. L’importance de situer ce mouvement à gauche et d’identifier clairement nos adversaires et nos partenaires. L’envie de dépasser les enjeux de pouvoir personnel en travaillant sur le « pouvoir de » et non pas le « pouvoir sur ». L’urgence d’inventer cette structuration qui soit légère afin de ne pas tomber dans les travers des partis traditionnel. L’utopie d’inventer un autre rapport au politique.

* Le succès du mouvement vient de ce qu’il a réussi à être ouvert. Beaucoup d’interventions insistent sur la nécessité de continuer à associer les ONG, les associations, les syndicats avec des partenariats et des échanges dans l’esprit des forums organisés en Nord pas de Calais à l’automne 2009. Les acteurs de terrains et les personnalités ne viendront pas tout seul, il faut aller les chercher!

* Dans cette nouvelle organisation, nous voulons privilégier l’idée d’égalité: égalité de tous avec tous dans la parole et sa prise en compte. Egalité verticale entre les responsables et les militants, égalité horizontale quelque soit l’origine sociale ou géographique. Egalité devant les parcours dans le mouvement quelle que soit l’ancienneté. La proposition est faite d’une structure collégiale avec plusieurs niveaux d’investissement possible du sympathisant, au militant investit dans un groupe thématique ou dans l’organisation interne.

* Ce mouvement doit se définir sur ses idées plus que sur son organisation: les fondamentaux de l’écologie qui doivent être définis dans une charte signée par tous et par un programme socle des campagnes électorales à venir. Trois points importants dans cette démarche

• La capacité de coopter les personnes qui veulent nous rejoindre ou dont nous souhaitons les compétences et les convictions
• La nécessité de rechercher des expertises dans tous les domaines ou nous souhaitons construire et proposer des solutions innovantes
• L’envie de travailler sur des processus/projet qui nous renvoient à des propositions concrètes et travaillées

Enfin l’idée qu’un mouvement existe aussi dans des campagnes d’actions qu’il faut mettre en oeuvre rapidement. Ne plus attendre!

II) la structuration régionale

Un rappel est fait de la constitution du CAP actuel. Au départ les Verts ont désigné leurs représentants au sein du CAP, pour ce qui est de la représentation des « non Verts » il s’est agit de volontaires. Dans la mesure où l’on constatait autant de places que de candidatures, cela n’a pas posé grand problème. Quant au Rassemblement Citoyen et au MEI une place pour chacun a été réservée au sein du CAP dès lors qu’un accord de principe avait été trouvé quant à leur participation à la campagne des régionales.

Actuellement il nous est demandé de repenser la désignation des membres du CAP.

Le débat amène au constat de délais un peu courts d’ici les journées d’été. régionales Proposition est faite de conserver la forme actuelle du CAP jusqu’à cette date (3 et 4 juillet). La question d’envoyer au CAP national des représentants de notre région sera revue en CAP, cette désignation sera transitoire elle aussi jusqu’aux journées d’été.

Les participants actent de leur volonté de sortir du vocabulaire actuellement employé de « Verts » et « Non Verts »

Ce qui semble être une préoccupation largement partagée est la constitution ou la ré – activation des Comités Locaux EE.

Mission est donnée au CAP de désigner des animateurs afin de répondre à cette problématique actuelle.

Un bilan sera fait sur ce point lors des journées d’été régionales.

L’analyse de certains tend à opposer emploi et environnement et à rendre concurrent l’activité économique et la protection de l’environnement.

Il serait temps de s’interroger sur le paradoxe qui consiste à défendre l’environnement des générations futures lors du Grenelle à Paris et à l’oublier lorsqu’il est question de la santé ici à Isbergues.

On oublie alors de se demander si l’activité économique est compatible avec les exigences d’une société soutenable, si le bien vivre des salariés et des riverains n’est pas compromis par des stratégies financières de court terme…

Il existe pourtant des pistes crédibles pour créer les conditions d’une écologie de l’industrie.

La première piste consiste à produire de la valeur ajoutée par une montée en qualité.

Rien ne sert de produire toujours plus, il faut produire mieux.

Nos industries doivent se situer sur des produits à forte valeur ajoutée et performant pour le 21ème siècle, en particulier en matière environnementale (énergie, gaz à effet de serre…). C’est à ce prix que nous nous démarquerons d’une concurrence qui nous tire vers le bas. Cela est d’autant plus vrai pour l’industrie du recyclage. La qualité des processus industriels doit être irréprochable.

Il est donc normal de demander à Arcelor Mittal de supprimer les rejets des poussières hors normes et non maitrisés. C’est le sens du nouvel arrêté du Préfet que nous attendons dans les prochaines semaines. Il en sera de même pour Terra Nova.

Nous devons traiter nos déchets en créant des productions les moins polluantes possibles.

Cette montée en durabilité créera plus de valeurs ajoutée monétaire, plus d’emplois et plus de financement de la protection sociale. Ce qui n’est pas négligeable dans un contexte de débat sur les retraites. Il est donc faux de dire que cela met en danger les emplois. Au contraire, une industrie « vertueuse » sera une garantie pour l’emploi. Une industrie polluante met en danger l’emploi.

La deuxième piste est celle de la concertation et du dialogue.

Pour permettre un développement de l’industrie, mais aussi d’autres activités, il faut créer un climat de confiance. Avec Recyco, nous étions au bord d’une rupture entre le monde associatif, les élus et l’industriel. Il est important, pour des activités qui ont un impact significatif sur notre milieu, de créer des lieux d’information et de concertation.

Avec la mise en place (tardive) de la commission locale d’information et de surveillance pour le site d’Isbergues, nous avançons. Il est important que les associations environnementales soient des acteurs de la vigilance, que les élus se mobilisent pour interpeller, que l’Etat contraigne l’industriel à respecter la loi.

Dans le cas d’Isbergues, cela se met en place et il manque encore très certainement un acteur incontournable autour de la table de la CLIS: les syndicats de salariés. Nous aurons ainsi recréé les conditions du Grenelle au niveau local. Elus, Etat, associations, entreprises et syndicats pourraient bâtir ensemble les conditions d’une écologie de l’industrie sur notre territoire.

Marc Boulnois
Maire de Norrent-Fontes
Vice président de la Communauté Artois Lys
Membre de la Commission d’Information et de Surveillance du site industriel d’Isbergues.

Nous dénonçons l’état actuel de ce débat.

L’opposition au projet de redevance est révélatrice d’un projet peu préparé collectivement, ce que nous déplorons. La gouvernance du Symsagel et maintenant de l’EPTB, n’est pas à la hauteur des enjeux.

Faut-il rappeler que le débat d’orientation budgétaire s’est préparé sans réunion du bureau par exemple ?

L’incertitude juridique de la redevance, l’iniquité (l’exonération des grandes entreprises), l’instabilité dans le temps, font que la solution n’est pas acceptable en l’état.

Néanmoins les contre-propositions évoquées par des élus PS d’asseoir les nouvelles ressources à partir des cotisations des différents membres sont encore moins réalistes.
Cela conduirait à augmenter uniquement l’impôt sur les ménages et mettrait la solidarité à mal car à la merci des décisions individuelles des collectivités et des différences par territoire.

De plus cette position sous-entend de diminuer les financements et donc remet en cause la mise en place du Sage et en particulier les actions concernant la ressource et la qualité de l’eau au profit de prioriser la seule lutte contre les inondations.

On ne peut pas voter à l’unanimité au sein de la CLE un projet ambitieux qu’est le Sage et refuser de prendre tous les moyens pour le réaliser à l’EPTB.

Nous nous alarmons aussi contre les attaques à caractère juridique envers l’EPTB même si nous pouvons déplorer la façon dont il a été mis en œuvre. Cela tend à vouloir casser un outil collectif qui a fait ses preuves.
L’on peut aussi critiquer la longueur des études mais la mobilisation des fonds et les réalisations du Plan d’action et de prévention des inondations à l’échelle du bassin de la Lys sont d’importances. Jamais nous n’aurions réussi à rassembler 225 communes sans cet outil.
Et nous devons continuer à garder cette unité pour continuer la lutte contre les inondations, la protection de la ressource en eau et l’amélioration de la qualité des eaux de surfaces et souterraines qui doivent rester notre priorité.

Nous demandons que le bureau de l’EPTB se réunisse sans délai avec une seule ambition : celle de mettre en œuvre le Sage plein et entier conformément à l’avis de la commission locale de l’eau, en dépassant les intérêts politiciens et en respectant l’intérêt général.

Thierry Willaey Délégué à l’EPTB Lys
Adjoint au Maire d’Hazebrouck (Europe Ecologie)

Marc Boulnois Membre de la Commission locale de l’eau
Maire de Norrent-Fontes (Europe Ecologie)