Après avoir longtemps appuyé sur l’accélérateur, les Toulousains adoptent de plus en plus la pratique du pédalage. Preuve de ce boom du vélo, une Maison dédiée à sa pratique est inaugurée ce soir, en ouverture de la Semaine de la mobilité. Une tendance qui n’a pas échappé aux politiques, dont une grande partie se pressera pour couper le ruban de cette nouvelle installation située en face de la gare Matabiau. « Il y a cinq ans, personne ne comprenait notre projet. Aujourd’hui, tout le monde réfléchit à la mobilité. Cet envol du vélo permet aux politiques d’appuyer sur la pédale », estime Alice Pavillet, animatrice à la Maison, qui propose des cours, un atelier de réparation ou encore une vélo station longue durée avec Tisséo.

Les 253 stations en libre-service VélôToulouse, dont la dernière vient d’être mise en service, ont participé à ce changement. « Aujourd’hui, nous avons 2 400 bicyclettes et nous comptabilisons environ 10 000 locations par jour », se félicite Patrick Trégou, directeur régional de JCDecaux, son gestionnaire.

La Ville rose veut faire passer la part des déplacements à vélo de 4 % en 2004 à 15 % en 2020. « Le budget vélo est de 4 millions d’euros sur Toulouse et d’un million sur l’agglo... Il faudrait une impulsion qui nous mette au niveau de Lyon et ses 90 millions d’euros sur cinq ans. Il y a encore du chemin, nous sommes en train de le prendre », estime Philippe Goirand, conseiller municipal (Verts) aux pistes cyclables. Il vient de lancer deux études : l’une sur le développement des services autour de la petite reine, l’autre sur la mise en place d’une charte technique lors des aménagements de la voirie. Car ce qui fait défaut, selon l’association Vélo, c’est bien une culture vélo au sein des services. « Certes, le budget a été multiplié par quatre depuis 2007, mais la bicyclette est toujours la dernière roue du carrosse lors des aménagements. Nous demandons la fin des discontinuités cyclables. Or il s’en crée de nouvelles », déplore Florian Justiz, son président.

Béatrice Colin.