«  Enfin, on respire  !  ». Le refrain est le même qu’il s’agisse des commerçants ou des habitués attablés aux terrasses de la rue du Taur. La voie fait partie de l’axe Carmes - Saint-Sernin, «  piétonnisé  » sur décision municipale en plein cœur de l’été. Le Capitole a toutefois choisi la méthode douce  : pour passer en voiture, il suffit de descendre du véhicule et de pousser la barrière. Et plus d’un mois après le début de l’expérimentation, l’accueil est plutôt bon dans l’artère qui mène du Capitole à la basilique Saint-Sernin. «  C’est super pour la rue, se réjouit Serge Simorre, le secrétaire de l’association des commerçants. Il y a plus de monde, moins de poussière. Certains jours, on se croirait en bord de mer  !  » Même satisfaction au Sherpa. Jon Bost, l’un des patrons de la crêperie, estime à 20 % la progression du chiffre d’affaires par rapport à août 2009. Il trouve la mesure «  géniale pour la qualité de vie  ». Mais demande quand même à voir l’évolution de l’expérience une fois les touristes partis.

Barrières pas vraiment dissuasives

Inévitablement, l’opération a aussi ses effets pervers. Le trafic a augmenté dans les voies adjacentes, rues des Lois, de l’Esquille ou du Sénéchal notamment. Pour Florian, serveur au Gallus, elle pèche aussi par angélisme. «  Tant que la barrière n’est pas fixe, les gens resquillent, surtout le soir. Ils ont la flemme de redescendre de voiture pour refermer et tout le monde s’engouffre  ». Des petits malins ont même soudé la barrière en position ouverte en fin de semaine dernière. Les commerçants plaident pour une «  présence pédagogique  » renforcée des policiers municipaux.

Hélène Ménal