L’annonce de l’organisation de l’Euro 2016 par la France a déclenché une salve de propos enthousiastes de responsables politiques… De Martine Aubry à Nicolas Sarkozy, en passant par Gérard Collomb ou Alain Juppé, tous se sont réjouis de cette nouvelle. « Grand bonheur », « moment magique », « encouragement à foncer »… Les élu/es Verts et écologistes tiennent à souligner les difficultés que ne tarderont pas à rencontrer les collectivités qui se proposent d’accueillir sur leur territoire quelques rencontres du Championnat d’Europe 2016.
Pour être au rendez-vous, la France se doit donc à présent de construire ou rénover 12 grands stades sur tout le territoire pour un investissement de 1,74 milliards d’euros. L’Etat s’étant engagé à participer à hauteur de 150 millions d’euros, une bonne partie de la facture restera donc à régler par les collectivités locales…
Les difficultés économiques et sociales issues de la crise financière, le faible engagement de l’Etat aux côtés des collectivités, l’impact sur les finances locales ne manqueront pas de placer les villes qui souhaitent accueillir cet événement dans des situations difficiles et à faire des choix délicats dans leurs investissements. Au nom de la compétitivité, les collectivités engagées dans la candidature de l’Euro 2016 se sont lancées dans la surenchère de projets démesurés.
Pourtant… la semaine dernière s’est achevée à Dunkerque la Conférence européenne des villes durables, au cours de laquelle des élus de tous bords ont manifesté leur souhait d’un soutien européen aux collectivités pour une atténuation et une adaptation aux périls écologiques.
Pourtant... le 25 mai, lorsque François Fillon a annoncé le report de la réforme de la politique de la Ville, des élu/es de gauche, de droite, et des écologistes se sont indignés de l’oubli des quartiers populaires dans les politiques publiques et les projets d’investissement.
Les responsables politiques qui participent à cette chorale de réjouissances se sont-ils interrogés sur la situation de la Grèce, qui accueillait les Jeux Olympiques en 2004, ou sur celle du Portugal, qui organisait l’Euro la même année ? Si les investissements mis en œuvre à cette époque ont pu contribuer à la relance économique des entreprises du BTP, ces « éléphants blancs » aujourd’hui surdimensionnés restent à la charge des contribuables.
Les élu/es Verts et écologistes appellent à l’affectation prioritaire des capacités d’investissement des collectivités territoriales dans l’adaptation écologique de nos territoires, en concentrant leurs efforts dans la construction et la rénovation massive des logements anciens et dans les quartiers populaires, et la relance des investissements dans les transports collectifs et modes de déplacement doux.
Les élu/es Verts et écologistes considèrent qu’il est urgent d’investir dans l’avenir et se positionneront au sein de leurs collectivités de manière à faire passer l’urgence écologique et sociale avant la folie des grandeurs du sport business.
Par Jean-François Caron, président de la FEVE ;
Par Régis Godec, président du groupe des élu/es Verts à la Mairie de TOULOUSE et Antoine Maurice, président du groupe des élu/es Verts à la communauté urbaine de TOULOUSE ; Eric Schultz et Derya Topal co-présidents du groupe des élu/es Verts à la Mairie de STRASBOURG et les élu/es Verts et écologistes de la communauté urbaine de SRASBOURG ; Dominique Plancke, président du groupe des élu/es Verts à la Mairie de LILLE et Slimane Tir président du groupe des élu/es Verts pour la communauté urbaine de LILLE ; Pierre Hémon, président du groupe des élus Europe Ecologie - les Verts de LYON et Paul Coste, président du groupe des élu/es Verts à la communauté urbaine du GRAND LYON ; Pierre Hurmic, président du groupe des élu/es Verts à la Mairie de BORDEAUX et Gérard Chausset, président du groupe des élu/es Verts à la communauté urbaine de BORDEAUX, Rémi Gaechter et Mari-Luz Hernandez-Nicaise conseillers municipaux Verts à la Mairie de NICE, Sylvain Garel et Danielle Fournier co présidents du groupe des élu/es Verts à la Mairie de PARIS, Michèle Poncet -Ramade présidente du groupe des élu/es Verts à la Mairie de MARSEILLE et les élu/es Verts de la communauté urbaine de MARSEILLE ; les élu/es du groupe Verts à la Mairie de SAINT-ETIENNE ; Philippe Poncelet, conseiller communautaire Verts à la communauté urbaine du GRAND NANCY ; les conseillers régionaux Verts et écologistes de SAINT ETIENNE et Anne de Beaumont et Christian Rousson pour les élu/es Verts et écologistes de SAINT-ETIENNE METROPOLE.
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