Nougaro a chanté le canal, Riquet l’a construit et on honore son génie. Le canal n’est inconnu de personne d’entre nous. Mais au-delà de la poésie et de l’histoire, qu’est ce que le canal ? Qu’est il devenu ? Quel avenir pour ce chemin d’eau ? Nous fait il encore rêver alors que plus un gros gabarit n’ouvre ses eaux et qu’aucun moteur lent ne fait entendre sa musicalité ? Le chaland qui passe pourra t-il de nouveau éveiller notre plaisir et notre imagination ?
Le canal a cette double particularité d’être un espace issu de l’ingéniosité humaine, c’est-à-dire un espace construit, artificiel, utilisé dans nos villes comme un espace naturel comme se promener, courir, ou pêcher.
Pourtant il transporte l’eau de l’irrigation, celle de l’alimentation et reste un couloir de navigation. Dans notre ville il a été bafoué. Les précédentes mandatures l’ont bordé d’immeubles de bureaux qui l’enferme et le défigure. Le ciel vu du canal dans la traversée de Toulouse, n’est qu’une bande étroite coincée entre des bâtiments hideux.
Il reste pourtant trois lieux phares pour ce canal dans notre ville : le port saint sauveur, la gare, lieu d’entrée dans la ville et les ponts jumeaux. Il est encore temps de valoriser ces lieux, issus du patrimoine et que je voudrai dédier à l’avenir.
J’aimerais remettre des bateaux sur ce canal : coches d’eau pour bibliothèques, bateaux-bus pour le déplacement à l’instar des bateaux sur le bosphore, transport local régional de pondéreux, et pourquoi pas des pinardiers qui par le miracle du transport d’est en ouest, transformaient le picrate en un merveilleux vin de Bordeaux ! ?
Car qu’est ce qu’un canal sans péniche ?
Les bateaux qui passent nous dérangent, diraient les pécheurs ? Un bateau qui passerait brasserait l’eau, l’oxygènerait, et éviterait l’eutrophisation. La santé du canal en serait meilleure et le nombre de poissons augmenterait.
Les bateaux qui passent feront peur aux touristes diraient les loueurs de plaisances : or un touriste qui s’inscrit dans et découvre un terroir, qui franchit son « cap horn » en croisant une péniche ramènera des souvenirs, tout en les provoquant pour les promeneurs à terre.
Ce ne serait pas rentable diraient les transporteurs : ne sommes-nous pas assez en crise pour comprendre que les camions, en salissant nos villes, apportent décibels, pollutions ? Quand ce n’est pas les accidentés à vie ou à mort ? Ce coût est-il jamais inclut dans la rentabilité ? Une péniche dure trente ans, a un moteur lent qui dure longtemps et consomme peu. Les Péniches, c’est économique et sûr.
Ça nous prendrait notre eau dirait les agriculteurs ! Mais un bateau ne boit pas l’eau ! L’eau qui nous vient en direct de la Montagne Noire, doit de toute façon transiter… alors qu’un bateau flotte au dessus ? !
Ce n’est pas réaliste diraient les « gestionnaires »
Oui, une relance de l’activité fluviale est certainement difficile : « le bénéfice est parti avec le tirant d’eau » disent les anciens mariniers.
Le canal étant de moins en moins profond, la charge transportée n’en est que plus faible ! Oui l’état est bien coupable de ne pas draguer et réparer cet ouvrage d’art qui coûterait en tant qu’axe de transport 10 fois moins cher qu’une autoroute. Car, pour une péniche de 400 tonnes sur un canal à gabarit freyssinet soit 38 m 50, combien faut-il de voyage à 38 tonnes ?
Il ne faut pas défigurer le canal disent des aménageurs Bien sûr le canal doit être préservé et les ouvrages de Riquet respectés. Mais un canal sans péniches n’est il pas déjà méconnaissable ? N’est-ce pas dénaturer l’idée de Riquet que de délaisser le transport sur son canal et d’oublier qu’il est avant tout un axe de communication ?
Si le transport fluvial renaissait ….
Personne n’y perdrait, le canal y gagnerait. Cela garantirait son avenir et relancerait une activité économique qui ne s’est perdue que pour des raisons de concurrence faussée.
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